Malgré un rebond de l’inflation en novembre, la zone euro garde le cap vers une baisse durable des taux d’intérêt. Selon les derniers chiffres publiés par Eurostat, la hausse des prix à la consommation a atteint 2,3% sur un an le mois dernier, en progression de 0,3 point par rapport à octobre. Un regain qui ne devrait cependant pas remettre en cause la politique d’assouplissement monétaire menée par la Banque centrale européenne (BCE) depuis juin dernier.
Une inflation contenue malgré la remontée de novembre
Après avoir touché en septembre son niveau le plus bas depuis trois ans et demi à 1,7%, l’inflation avait amorcé un rebond en octobre pour atteindre précisément la cible de 2% visée par la BCE. En novembre, elle a poursuivi sa remontée dans les 20 pays partageant la monnaie unique, tirée par un moindre recul des tarifs de l’énergie (-1,9% contre -4,6% en octobre). Mais cette évolution ne modifie pas fondamentalement la tendance à une modération des prix, rassurante pour les banquiers centraux.
D’ailleurs, l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation et sert de boussole aux marchés, se stabilise depuis septembre à 2,7%. La hausse des prix des biens industriels reste contenue à 0,7%, malgré une légère accélération, tandis que l’inflation ralentit légèrement dans les services (3,9%) et l’alimentation (2,8%).
Vers de nouvelles baisses des taux en vue
Ce contexte plaide en faveur d’une poursuite de l’assouplissement de la politique monétaire entamé en juin par la BCE, après une série de hausses de taux massives pour juguler l’inflation. Comme l’a souligné François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, « toutes les raisons sont réunies en faveur d’une nouvelle réduction des taux le 12 décembre », lors de la prochaine réunion de l’institut de Francfort.
Depuis juin, la BCE a abaissé son taux de dépôt, qui fait référence pour les conditions de crédit, de 3,25% à 2%. La plupart des économistes tablent sur de nouvelles baisses lors des prochaines réunions, jusqu’à ramener ce taux à 2%. L’objectif : relancer le crédit immobilier et les prêts aux entreprises, alors que la zone euro s’enlise dans la stagnation économique.
Une croissance qui inquiète plus que l’inflation
Car c’est désormais davantage la faiblesse de la croissance que la hausse des prix qui préoccupe la BCE. En relevant ses taux à un rythme inédit depuis juillet 2022 pour combattre l’inflation, elle a fortement pénalisé l’activité économique. Une cure d’austérité nécessaire mais douloureuse, qu’il s’agit à présent d’atténuer pour éviter une récession.
Bien que nous estimions qu’il y ait de solides arguments en faveur d’une baisse des taux d’intérêt de 0,5 point, plusieurs membres influents du conseil des gouverneurs de la BCE semblent s’opposer à cette idée.
Jack Allen-Reynolds, économiste chez Capital Economics
Malgré tout, l’ampleur de la prochaine baisse des taux en décembre fait encore débat au sein du conseil des gouverneurs de la BCE. Si une majorité plaide pour un abaissement de 0,25 point comme en octobre, certains appellent à une action plus vigoureuse de 0,5 point pour soutenir l’économie. Un arbitrage délicat, qui dépendra des prochains indicateurs économiques.
Quoi qu’il en soit, les experts estiment que la BCE devra maintenir durablement une politique accommodante dans les mois à venir, compte tenu des vents contraires qui pèsent sur la croissance européenne. Entre guerre en Ukraine, crise énergétique et ralentissement mondial, la zone euro n’est pas à l’abri d’une récession en 2023, malgré la résilience affichée jusqu’ici. Un défi de taille pour la BCE, qui devra naviguer avec prudence pour préserver la fragile reprise post-Covid.
D’ailleurs, l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation et sert de boussole aux marchés, se stabilise depuis septembre à 2,7%. La hausse des prix des biens industriels reste contenue à 0,7%, malgré une légère accélération, tandis que l’inflation ralentit légèrement dans les services (3,9%) et l’alimentation (2,8%).
Vers de nouvelles baisses des taux en vue
Ce contexte plaide en faveur d’une poursuite de l’assouplissement de la politique monétaire entamé en juin par la BCE, après une série de hausses de taux massives pour juguler l’inflation. Comme l’a souligné François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, « toutes les raisons sont réunies en faveur d’une nouvelle réduction des taux le 12 décembre », lors de la prochaine réunion de l’institut de Francfort.
Depuis juin, la BCE a abaissé son taux de dépôt, qui fait référence pour les conditions de crédit, de 3,25% à 2%. La plupart des économistes tablent sur de nouvelles baisses lors des prochaines réunions, jusqu’à ramener ce taux à 2%. L’objectif : relancer le crédit immobilier et les prêts aux entreprises, alors que la zone euro s’enlise dans la stagnation économique.
Une croissance qui inquiète plus que l’inflation
Car c’est désormais davantage la faiblesse de la croissance que la hausse des prix qui préoccupe la BCE. En relevant ses taux à un rythme inédit depuis juillet 2022 pour combattre l’inflation, elle a fortement pénalisé l’activité économique. Une cure d’austérité nécessaire mais douloureuse, qu’il s’agit à présent d’atténuer pour éviter une récession.
Bien que nous estimions qu’il y ait de solides arguments en faveur d’une baisse des taux d’intérêt de 0,5 point, plusieurs membres influents du conseil des gouverneurs de la BCE semblent s’opposer à cette idée.
Jack Allen-Reynolds, économiste chez Capital Economics
Malgré tout, l’ampleur de la prochaine baisse des taux en décembre fait encore débat au sein du conseil des gouverneurs de la BCE. Si une majorité plaide pour un abaissement de 0,25 point comme en octobre, certains appellent à une action plus vigoureuse de 0,5 point pour soutenir l’économie. Un arbitrage délicat, qui dépendra des prochains indicateurs économiques.
Quoi qu’il en soit, les experts estiment que la BCE devra maintenir durablement une politique accommodante dans les mois à venir, compte tenu des vents contraires qui pèsent sur la croissance européenne. Entre guerre en Ukraine, crise énergétique et ralentissement mondial, la zone euro n’est pas à l’abri d’une récession en 2023, malgré la résilience affichée jusqu’ici. Un défi de taille pour la BCE, qui devra naviguer avec prudence pour préserver la fragile reprise post-Covid.