Loan Léton, 23 ans, ne s’attendait sûrement pas à un tel retournement de situation lorsqu’il a appuyé sur le bouton “Envoyer” de sa messagerie professionnelle. Ce salarié d’un centre d’appels de l’Oise vient d’être licencié pour faute grave après avoir partagé un GIF animé d’Homer Simpson se cachant derrière un buisson. Une sanction qui suscite l’incompréhension et la colère de ses collègues, qui se mobilisent pour dénoncer une décision jugée complètement disproportionnée.
Un GIF mal interprété, un licenciement expéditif
Tout a commencé fin septembre, quand les ressources humaines de l’entreprise Concentrix informent les salariés d’un retard dans le versement des salaires. Loan répond alors avec humour en envoyant le fameux GIF d’Homer Simpson, accompagné de la légende “Les RH les jours de paie”. Une blague innocente selon lui, destinée à “détendre l’atmosphère” et “calmer le jeu face aux difficultés de fin de mois“. Mais la direction n’a visiblement pas le même sens de l’humour. Quelques jours plus tard, le jeune homme est convoqué à un entretien préalable puis licencié dans la foulée pour “utilisation inappropriée de la messagerie professionnelle“.
Des conditions de travail dégradées en toile de fond
Pour les représentants syndicaux, cette sanction cache en réalité un tout autre problème. Loan faisait partie des salariés ayant récemment dénoncé une dégradation des conditions de travail et une ambiance délétère au sein de l’entreprise. “Il vaut mieux se débarrasser d’une personne qui a témoigné, il n’y a pas photo“, estime Belinda Hafir, déléguée CGT, persuadée que ce licenciement est avant tout une mesure de représailles.
J’ai fait ça pour détendre l’atmosphère. Je voulais juste calmer le jeu alors qu’en fin de mois, à cause de ce retard, j’ai dû faire le choix entre mettre de l’essence ou remplir le frigo.
Loan Léton, salarié licencié
Une mobilisation qui s’organise, direction les Prud’hommes
Choqués par ce qu’ils considèrent comme une sanction complètement disproportionnée et injuste, les collègues de Loan ont décidé de se serrer les coudes. Plusieurs rassemblements ont déjà eu lieu devant l’entreprise pour dénoncer ce licenciement abusif et exiger sa réintégration. Car le jeune homme compte bien se battre pour récupérer son emploi et faire valoir ses droits. Il a d’ores et déjà saisi le conseil des Prud’hommes pour contester la décision et obtenir réparation du préjudice subi.
Une affaire qui illustre tristement les dérives de certaines entreprises promptes à sanctionner leurs salariés pour un oui ou pour un non, sans prendre en compte le contexte ni la réalité du terrain. Elle met aussi en lumière l’importance de la solidarité entre collègues face à l’arbitraire et l’injustice. Le combat de Loan ne fait que commencer, mais il peut compter sur le soutien indéfectible de ses pairs pour mener cette bataille. Le tribunal tranchera et dira si quelques secondes d’humour valent vraiment un licenciement.