Le spectre d’une guerre civile plane sur le Liban. C’est l’inquiétude exprimée par Sébastien Lecornu, ministre français des Armées, alors que le pays du Cèdre est secoué par une escalade des tensions avec Israël. Des frappes israéliennes ont récemment visé le Hezbollah, faisant craindre un embrasement généralisé de la région.
Un cessez-le-feu nécessaire pour éviter l’effondrement
Face à cette situation explosive, le ministre Lecornu a plaidé pour un cessez-le-feu immédiat, jugeant qu’il s’agit d’une “nécessité pour notre sécurité collective”. Selon lui, le Liban risque de sombrer dans une spirale de violence incontrôlable si rien n’est fait pour apaiser les tensions.
Notre position, en ce moment, passe surtout par une crainte (…) d’une guerre civile imminente au Liban.
Sébastien Lecornu, ministre des Armées
Plusieurs facteurs alarment Paris, comme les populations déplacées, les dynamiques interconfessionnelles très fortes ou encore l’affaiblissement du Hezbollah. Un cocktail explosif qui pourrait précipiter le Liban dans le chaos.
La France déploie ses efforts diplomatiques
Pour tenter d’éviter le pire, la France multiplie les initiatives. Une conférence internationale sur le Liban est prévue jeudi à Paris. L’objectif : donner à l’armée libanaise les moyens d’assurer la souveraineté du pays, notamment au sud du fleuve Litani, zone stratégique où le Hezbollah reste implanté malgré les injonctions de l’ONU.
On est là pour essayer, de manière très opérationnelle, d’éviter une guerre interconfessionnelle et une guerre civile au Liban.
Un diplomate français
Mais la tâche s’annonce ardue. Sébastien Lecornu pointe du doigt la responsabilité d’Israël dans la dégradation de la situation sécuritaire. Il déplore notamment que “les mesures de sécurité indispensables aux opérations ne sont pas toujours prises par Tsahal”, l’armée israélienne, lors de ses incursions en territoire libanais.
Des incidents à répétition
Les accrochages armés se multiplient à la frontière israélo-libanaise. Selon une source proche du dossier, deux types d’incidents sont recensés ces dernières 48 heures, avec un niveau de violence particulièrement élevé :
- Des tirs et des combats directs entre le Hezbollah et Tsahal
- Des initiatives de Tsahal contre des postes de la Finul, la force de l’ONU déployée sur place, avec des intrusions et des destructions
Face à cette escalade dangereuse, la France en appelle à la retenue de toutes les parties. Paris met en garde Israël contre la tentation de miser sur une stratégie du pire, estimant que “la succession de victoires tactiques par la neutralisation d’un certain nombre de terroristes n’offre pas des perspectives évidentes et automatiques de sécurité pour l’État d’Israël à moyen et long terme”.
La voie diplomatique, seule issue
Malgré la gravité de la situation, des signaux d’espoir subsistent. Selon le Quai d’Orsay, “Téhéran n’est pas complètement fermé” à une désescalade, même si cela reste soumis à conditions. La France appelle donc ses “amis israéliens” à ne pas tomber dans le piège de l’escalade, au risque de précipiter la région dans l’abîme.
Dans ce contexte de haute tension, la voie diplomatique apparaît plus que jamais comme la seule issue pour épargner au Liban une nouvelle guerre dévastatrice. Un défi de taille pour la communauté internationale, déjà mobilisée pour tenter de ramener le calme dans cette poudrière du Moyen-Orient.