L’intelligence artificielle (IA) s’impose comme une révolution technologique majeure de notre époque. Ses progrès fulgurants sont aussi porteurs d’immenses promesses que de profondes inquiétudes. L’IA est en passe de bouleverser en profondeur notre société et notre économie, notamment le monde du travail. Mais à quel prix ? Quels en seront les impacts sociaux ? Tour d’horizon d’un sujet brûlant d’actualité.
L’IA, une technologie disruptive aux multiples applications
L’IA connaît un développement exponentiel ces dernières années, grâce à la conjonction de plusieurs facteurs : l’explosion de la puissance de calcul des ordinateurs, l’abondance des données numériques, et les avancées des algorithmes d’apprentissage profond (deep learning). On la retrouve déjà dans une multitude de domaines :
- Assistants vocaux et chatbots
- Voitures autonomes
- Diagnostic médical
- Traduction automatique
- Détection des fraudes
- Reconnaissance faciale et biométrique
Et nous n’en sommes qu’au début ! Les progrès de l’IA générative laissent entrevoir des perspectives vertigineuses, comme la création de contenus (textes, images, vidéos, musique…) ou la résolution de problèmes complexes. Mais cette disruption technologique soulève aussi de vives inquiétudes.
L’IA, une menace pour l’emploi ?
L’automatisation permise par l’IA fait redouter une destruction massive d’emplois. Selon une étude de McKinsey, jusqu’à 800 millions de travailleurs pourraient perdre leur travail d’ici à 2030 dans le monde, soit 1 emploi sur 5, du fait des progrès de l’IA et de la robotisation.
“La classe moyenne risque d’être heurtée par l’intelligence artificielle.”
Yoshua Bengio, expert mondial de l’IA
De nombreux secteurs et métiers sont concernés : transport, commerce, banque, assurance, santé, services… Même des emplois qualifiés pourraient être menacés, comme ceux des avocats, des radiologues ou des journalistes.
Quelle transition pour les travailleurs ?
Pour le chercheur Yoshua Bengio, l’IA va certes détruire des emplois, mais elle va aussi en créer de nouveaux. La clé sera d’assurer une transition en douceur pour les travailleurs :
- Formation aux compétences numériques et à l’IA
- Développement de l’apprentissage tout au long de la vie
- Réflexion sur le revenu universel pour amortir le choc
- Partage des gains de productivité permis par l’IA
L’enjeu est aussi de repenser en profondeur l’organisation du travail, en valorisant les tâches créatives et relationnelles où l’humain restera indispensable. L’IA doit être pensée comme un outil au service du travailleur, pas son remplacement.
Réguler l’IA pour un développement responsable
Au-delà de l’impact sur l’emploi, l’essor de l’IA soulève de nombreux autres défis sociaux et éthiques : respect de la vie privée, explicabilité des algorithmes, non-discrimination, sécurité… D’où l’importance d’un encadrement responsable du développement de l’IA.
L’Europe a pris les devants en préparant un futur règlement sur l’IA, pour en promouvoir une approche “éthique et digne de confiance”. Il s’agira d’imposer des obligations de transparence, d’équité et de robustesse pour les systèmes d’IA à haut risque.
“L’intelligence artificielle n’a pas à décider de l’avenir de notre société, c’est à nous de le faire.”
Cédric Villani, mathématicien et député
Il est crucial que la société dans son ensemble s’empare des enjeux de l’IA, à travers un débat démocratique et éclairé. C’est tout l’avenir du travail et de notre modèle social qui est en jeu. À nous d’en être les acteurs, pour ne pas subir une disruption non maîtrisée.
