Jeudi dernier, c’est toute l’extrême droite française qui s’est donné rendez-vous pour un ultime adieu à l’une de ses figures historiques les plus marquantes : Jean-Marie Le Pen. Le co-fondateur du Front national, devenu depuis le Rassemblement national, s’est éteint le 7 janvier dernier à l’âge de 96 ans. Si une première cérémonie dans la plus stricte intimité familiale avait déjà eu lieu, ses filles, dont Marine Le Pen, souhaitaient un hommage public et parisien.
Une foule nombreuse réunie dans et autour de l’église
C’est l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce, dans le 5e arrondissement de Paris, qui a été choisie pour accueillir cette cérémonie. Si seuls les invités pouvaient pénétrer à l’intérieur de l’édifice, une foule d’environ 2000 personnes s’était massée sur le parvis, suivant l’office retransmis sur deux écrans géants. Parmi les personnalités présentes, on notait bien sûr de nombreux cadres du Rassemblement national, mais aussi des figures de l’extrême droite comme Éric Zemmour, principal adversaire de Marine Le Pen.
En revanche, certains sympathisants connus pour leurs propos controversés, à l’instar de Dieudonné ou des négationnistes Joly et Benedetti, sont restés à l’extérieur. L’ancien humoriste, plusieurs fois condamné pour antisémitisme, a tout de même tenu à saluer la mémoire d’un « homme libre ».
Un homme « motivé par l’amour de la France »
Lors de l’office religieux, qui a duré plus d’une heure et demie, l’abbé Christophe Kowalczyk a évoqué les engagements de Jean-Marie Le Pen, « toujours motivés par l’amour de la France » selon lui, en faisant référence à son passé d’officier parachutiste ayant combattu en Algérie. Un « patriotisme indomptable » salué aussi par sa fille Marie-Caroline dans son éloge.
La relève est assurée
Mais au-delà des hommages, ce sont surtout des messages politiques pour l’avenir qui ont résonné dans l’église. Marion Maréchal, petite-fille de Jean-Marie Le Pen, a martelé qu’on « n’arrête pas un peuple en marche, une idée vraie, un exemple juste ». Louis Aliot, numéro deux du RN, a lui rappelé comment le patriarche avait « fait trembler le système » en accédant au second tour de la présidentielle de 2002.
Cette cérémonie aura donc permis à la galaxie de l’extrême droite de se retrouver, malgré certaines dissensions, pour à la fois célébrer son passé et regarder vers le futur. Une façon de réaffirmer que même si Jean-Marie Le Pen n’est plus, ses idées perdurent à travers d’autres figures prêtes à prendre le relais, au premier rang desquelles sa fille Marine. L’ancien député, qui avait construit les fondations de l’extrême droite moderne en France, laisse ainsi derrière lui un héritage politique toujours vivace.