Alors que la Ligue 1 McDonald’s bat son plein, un fléau sans précédent menace l’avenir du championnat français : le piratage. Selon une étude récente, la consommation illégale des matchs a atteint cette saison des sommets inédits, avec 37% des téléspectateurs qui ont fraudé pour suivre les rencontres. Un chiffre alarmant qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur le football tricolore.
Une saison sous le signe du streaming illégal
D’après les données dévoilées par la Ligue de Football Professionnel (LFP), plus d’un tiers des amateurs de Ligue 1 ont eu recours cette année à des moyens illicites pour regarder les matchs, que ce soit via des sites de streaming, des réseaux IPTV ou d’autres méthodes de piratage. Et parmi ces fraudeurs, 27% sont des nouveaux venus, qui se sont mis à pirater depuis le début de cet exercice 2024-2025.
La Ligue 1 remporte le titre de compétition sportive la plus piratée, qui n’est pas le plus envié.
Benjamin Morel, directeur général de la LFP
Si le piratage des rencontres de Ligue 1 n’est pas un phénomène nouveau, il n’avait jamais atteint une telle ampleur. Pour Benjamin Morel, directeur général de la LFP, cette explosion de la diffusion illégale pourrait tout simplement « détruire le championnat » si rien n’est fait pour endiguer le problème.
Des pertes colossales pour les clubs et diffuseurs
Car au-delà de l’aspect éthique, le manque à gagner est énorme pour l’ensemble de l’écosystème du football français. Entre les droits TV non perçus et les revenus publicitaires en berne, ce sont des centaines de millions d’euros qui s’évaporent chaque saison, privant les clubs de ressources essentielles pour leur développement.
Pour les diffuseurs officiels comme Amazon, Canal+ ou beIN Sports, qui ont déboursé des sommes faramineuses pour acquérir les droits exclusifs de la Ligue 1, c’est également une situation intenable. Ils peinent à rentabiliser leurs investissements et menacent de se retirer si le problème persiste, ce qui plongerait le championnat dans une crise sans précédent.
Une lutte anti-piratage insuffisante
Malgré les efforts déployés ces dernières années pour combattre le streaming illégal, force est de constater que les pirates ont toujours une longueur d’avance. Les mesures techniques et juridiques ne suffisent plus face à la multiplication des sites frauduleux et à l’inventivité des tricheurs pour contourner les verrous de sécurité.
Clubs, diffuseurs et instances dirigeantes en appellent désormais aux pouvoirs publics pour durcir la législation et accroître les moyens de la lutte anti-piratage. Car sans une action forte et coordonnée, c’est bien l’avenir de la Ligue 1 et du football professionnel français qui est en jeu.
Vers un nouveau modèle économique ?
Face à cette situation alarmante, certains acteurs commencent à s’interroger sur la viabilité à long terme du système actuel, basé sur la vente de droits TV exclusifs à prix d’or. Pour endiguer le piratage, ne faudrait-il pas revoir en profondeur le modèle économique du football ?
- Réduire le coût des abonnements pour les rendre plus accessibles
- Miser davantage sur les revenus « jour de match » et le merchandising
- Développer une offre OTT attractive gérée directement par la Ligue
- Mieux partager les revenus entre clubs pour plus d’équité et de compétitivité
Autant de pistes qui méritent d’être explorées pour sortir de l’ornière et construire un football français plus résilient face aux défis de demain. Car une chose est sûre : si rien ne change, le piratage pourrait bien sonner le glas de la Ligue 1 telle que nous la connaissons aujourd’hui.