Ils sont petits, discrets et ultra addictifs. Les “pouches”, ces sachets de nicotine que l’on glisse sous la lèvre pour obtenir un shoot de nicotine, font des ravages chez les adolescents. Face à ce fléau qui prend de l’ampleur, le gouvernement a décidé d’agir en interdisant purement et simplement leur commercialisation.
Un produit hautement addictif prisé des ados
Arrivés discrètement sur le marché il y a quelques années, les “pouches” ont rapidement conquis un public jeune, attiré par leur facilité d’utilisation et leur aspect ludique. Il suffit de placer le sachet sous la lèvre supérieure ou inférieure pour obtenir un effet stimulant immédiat. Problème : la nicotine qu’ils contiennent crée une forte dépendance.
Selon une étude récente, près d’un adolescent sur cinq aurait déjà testé les “pouches”. Un chiffre alarmant quand on sait que la vente aux mineurs est pourtant interdite. Mais sur les réseaux sociaux, difficile de contrôler qui commande ces produits aux emballages attrayants.
Des risques pour la santé sous-estimés
Si les “pouches” sont souvent perçus comme une alternative moins nocive à la cigarette, ils n’en demeurent pas moins dangereux pour la santé, surtout chez les plus jeunes :
- La nicotine contenue affecte le développement du cerveau des adolescents
- Risque accru de développer une dépendance durable au tabac
- Irritations et lésions de la muqueuse buccale
- Troubles du sommeil, de l’attention et de l’humeur
Les “pouches” agissent comme une porte d’entrée vers le tabagisme pour toute une génération. Il faut stopper cette épidémie avant qu’il ne soit trop tard.
Un addictologue inquiet de cette tendance
L’interdiction, seule solution ?
Pour endiguer ce phénomène, l’exécutif a opté pour l’interdiction totale de la vente des “pouches”, sur le même modèle que les “puffs”, ces cigarettes électroniques jetables. Mais certains doutent de l’efficacité de la mesure :
« Interdire ne suffira pas, il faut surtout renforcer la prévention auprès des jeunes et mieux contrôler les ventes sur internet », estime un expert. Un avis partagé par de nombreux acteurs de santé publique qui plaident pour une approche globale.
Sevrage : accompagner les ados accros
Car pour les milliers d’adolescents déjà dépendants aux “pouches”, un sevrage s’annonce difficile. Irritabilité, troubles de la concentration, anxiété… Les symptômes de manque peuvent rapidement devenir handicapants au quotidien.
Il est essentiel que les parents restent vigilants et n’hésitent pas à solliciter l’aide d’un professionnel en cas de doute. Des consultations jeunes consommateurs se mettent en place un peu partout pour répondre à ce nouveau défi de santé publique.
Notre rôle est d’accompagner ces ados en souffrance vers l’arrêt total, avec bienveillance et sans jugement. Un suivi sur le long terme est souvent nécessaire.
Une tabacologue engagée
Une prise de conscience collective
Au-delà de l’aspect sanitaire, c’est aussi l’image d’une jeunesse en perte de repères qui transparait dans cette addiction aux “pouches”. Quête de sensations, mal-être, influence des pairs… Les facteurs qui poussent à consommer sont multiples et complexes.
Pour enrayer durablement ce fléau, c’est toute la société qui doit se mobiliser. Familles, école, pouvoirs publics… Chacun a un rôle à jouer pour offrir aux ados un environnement protecteur et porteur de sens, loin des sirènes trompeuses de la nicotine.
L’interdiction des “pouches” n’est qu’un premier pas. Le plus dur reste à faire : redonner à notre jeunesse le goût d’une vie sans substance, riche de projets et d’envies. Un défi ambitieux mais ô combien nécessaire pour préserver notre avenir commun.