Face aux sanctions américaines qui pèsent lourdement sur leur économie, certains pays comme l’Iran voient dans les cryptomonnaies une échappatoire providentielle. C’est ce que révèle un récent rapport de la société d’analyse Chainalysis, qui chiffre à près de 16 milliards de dollars les actifs numériques reçus par ces nations en 2024, soit environ 39% du total des transactions Cripto illicites.
Un engouement croissant pour les Cripto dans les juridictions sanctionnées
Alors que l’étau des restrictions occidentales se resserre, les pays visés se tournent de plus en plus vers les cryptomonnaies et les systèmes financiers alternatifs pour maintenir leurs échanges commerciaux et accéder aux capitaux. D’après Chainalysis, on assiste à une multiplication des transactions financières entre la Russie, l’Iran et leurs partenaires comme la Chine ou l’Inde, en utilisant des mécanismes de paiement qui court-circuitent le dollar américain.
Si l’usage des Cripto dans ces juridictions peut être associé à des activités illicites orchestrées par les États, il représente aussi une bouée de sauvetage financière pour les citoyens ordinaires confrontés à des difficultés économiques sous des régimes restrictifs, nuance le rapport.
L’Iran, champion des crypto-transactions liées aux sanctions
Parmi les pays épinglés, l’Iran se distingue particulièrement. Chainalysis lui consacre une attention toute particulière :
Le gouvernement iranien garde un contrôle étendu sur le système financier du pays, y compris l’infrastructure des cryptomonnaies. Pour de nombreux Iraniens, les Cripto représentent un système financier alternatif, et l’usage croissant des plateformes d’échanges iraniennes suggère que davantage de personnes et d’institutions se tournent vers les crypto-actifs pour préserver leur richesse et contourner les restrictions financières.
– Extrait du rapport Chainalysis
Cette tendance illustre bien le double visage des Cripto dans ces contextes particuliers : à la fois outil de contournement des sanctions pour les régimes en place, mais aussi valve de sécurité économique pour les populations.
Tornado Cash, au cœur de la controverse
Le rapport met aussi en lumière le cas de Tornado Cash, cette plateforme de « mélange » de cryptomonnaies qui permet de brouiller la traçabilité des transactions. Malgré les sanctions dont elle a fait l’objet en 2023, le service a continué de gérer des centaines de millions de dollars de transactions mensuelles en 2024, bien qu’il n’ait pas retrouvé son niveau d’avant les sanctions.
Très critiqués pour leur utilisation à des fins de blanchiment de fonds volés ou de contournement des sanctions, ces services décentralisés sont techniquement difficiles à faire disparaître complètement. Ils cristallisent le bras de fer entre l’industrie des Cripto et le gouvernement américain sur les questions d’anonymat des utilisateurs et de responsabilité des développeurs.
Après le revers subi par l’OFAC (le bureau de contrôle des avoirs étrangers du Trésor américain) suite à l’invalidation de ses sanctions contre Tornado Cash par une cour d’appel en novembre, ce rapport souligne l’ampleur du défi auquel font face les régulateurs pour contenir l’usage illicite des Cripto sans entraver l’innovation.
Une nouvelle donne sous l’administration Trump ?
Avec l’arrivée au pouvoir d’une administration pro-Cripto sous la houlette de Donald Trump et la nomination d’un fervent défenseur des cryptomonnaies comme Scott Bessent au Trésor, la donne pourrait changer. Le régulateur américain adoptera-t-il une approche plus souple envers les actifs numériques ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : dans un monde de plus en plus polarisé et conflictuel, les Cripto s’imposent comme un nouvel enjeu géostratégique majeur. Un enjeu qui soulève autant d’espoirs que de craintes, et qui promet encore de nombreux rebondissements.
Le rapport met aussi en lumière le cas de Tornado Cash, cette plateforme de « mélange » de cryptomonnaies qui permet de brouiller la traçabilité des transactions. Malgré les sanctions dont elle a fait l’objet en 2023, le service a continué de gérer des centaines de millions de dollars de transactions mensuelles en 2024, bien qu’il n’ait pas retrouvé son niveau d’avant les sanctions.
Très critiqués pour leur utilisation à des fins de blanchiment de fonds volés ou de contournement des sanctions, ces services décentralisés sont techniquement difficiles à faire disparaître complètement. Ils cristallisent le bras de fer entre l’industrie des Cripto et le gouvernement américain sur les questions d’anonymat des utilisateurs et de responsabilité des développeurs.
Après le revers subi par l’OFAC (le bureau de contrôle des avoirs étrangers du Trésor américain) suite à l’invalidation de ses sanctions contre Tornado Cash par une cour d’appel en novembre, ce rapport souligne l’ampleur du défi auquel font face les régulateurs pour contenir l’usage illicite des Cripto sans entraver l’innovation.
Une nouvelle donne sous l’administration Trump ?
Avec l’arrivée au pouvoir d’une administration pro-Cripto sous la houlette de Donald Trump et la nomination d’un fervent défenseur des cryptomonnaies comme Scott Bessent au Trésor, la donne pourrait changer. Le régulateur américain adoptera-t-il une approche plus souple envers les actifs numériques ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : dans un monde de plus en plus polarisé et conflictuel, les Cripto s’imposent comme un nouvel enjeu géostratégique majeur. Un enjeu qui soulève autant d’espoirs que de craintes, et qui promet encore de nombreux rebondissements.
