La disparition de Jimmy Carter, 39e président des États-Unis, à l’âge de 98 ans, est l’occasion de revenir sur les moments marquants de sa vie politique. Bien que souvent critiqué durant son unique mandat à la Maison-Blanche, celui qui fut aussi prix Nobel de la paix a néanmoins laissé une empreinte durable, notamment à travers son action après la présidence.
Un président visionnaire sur le canal de Panama
Dès sa première année au pouvoir, Jimmy Carter prend la décision audacieuse de rétrocéder le contrôle du canal de Panama à ce pays d’Amérique centrale. Malgré les critiques et accusations de « capitulation », cet acte diplomatique habile permettra d’assurer la stabilité dans la région et de redorer l’image des États-Unis, souvent perçus comme impérialistes sur le continent.
Les droits humains au cœur de sa politique
En rupture avec la « realpolitik » de la Guerre Froide, le président Carter place les droits humains au centre de son action, aussi bien sur le plan intérieur qu’international. Il signe notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques en 1977, un texte fondamental qui ne sera ratifié par le Sénat américain que quinze ans plus tard.
Camp David, triomphe diplomatique
Autre grand succès de la présidence Carter : les accords de Camp David en septembre 1978. Sous sa médiation, Israël et l’Égypte parviennent à un accord-cadre historique qui évitera une cinquième guerre entre les deux pays. Un « triomphe diplomatique » salué dans le monde entier.
La « crise de confiance » et l’échec iranien
Mais la présidence Carter sera aussi marquée par des revers, comme son fameux discours sur la « crise de confiance » qui frappe l’Amérique en 1979. Mal accueilli, il lui vaudra la démission de plusieurs ministres. Surtout, l’échec de la mission militaire pour libérer les otages américains retenus en Iran précipite sa chute et mène à la large victoire de Ronald Reagan en 1980.
L’après-présidence : le combat continue
Loin de prendre sa retraite politique, Jimmy Carter reste très engagé après son départ de la Maison-Blanche. Avec le Carter Center créé en 1982, il œuvre inlassablement en faveur de la paix, des droits humains et du développement à travers le monde. De Haïti à la Corée du Nord en passant par la Bosnie, il multiplie les missions de médiation et d’observation électorale.
Un « meilleur ancien président » nobélisé
Cette action internationale lui vaut de recevoir le prix Nobel de la paix en 2002, une récompense qui salue ses efforts et envoie aussi un message à l’administration Bush, alors sur le point d’envahir l’Irak. Devenu une autorité morale, Jimmy Carter est régulièrement cité comme le « meilleur ancien président » de l’histoire américaine.
Des accords de Camp David au Prix Nobel de la paix en passant par des moments plus difficiles comme la crise des otages en Iran, la vie politique de Jimmy Carter aura été faite de hauts et de bas. Mais au-delà de son bilan contrasté à la Maison-Blanche, c’est surtout son engagement sans faille après la présidence qui restera dans les mémoires. Un héritage humaniste qui forcera le respect bien au-delà des clivages partisans.
