Ce lundi marque le début d’une visite d’État de haut rang pour l’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, au Royaume-Uni. Accompagné de sa première épouse, cheikha Jawaher, l’émir sera reçu avec tous les honneurs par le roi Charles III lors de cette visite qui s’annonce chargée sur les plans diplomatique et économique.
Dès son arrivée en début d’après-midi, l’émir du Qatar entamera un programme officiel bien rempli. Point d’orgue de la visite : un somptueux banquet d’État donné en son honneur au palais de Buckingham mardi soir. L’émir profitera également de ce déplacement pour s’adresser aux parlementaires britanniques et s’entretenir mercredi avec le Premier ministre travailliste Keir Starmer.
Des enjeux diplomatiques au Moyen-Orient
Au-delà du faste protocolaire, cette visite revêt une importance diplomatique de premier plan. Selon des sources proches du dossier, les discussions entre les deux dirigeants devraient largement se focaliser sur la situation au Moyen-Orient, et en particulier sur les efforts en cours pour obtenir un cessez-le-feu durable à Gaza.
Le Qatar joue en effet un rôle clé dans les négociations, aux côtés des États-Unis et de l’Égypte, pour tenter de mettre fin aux hostilités et obtenir la libération des otages israéliens toujours détenus par le Hamas. L’expertise et l’influence de l’émirat dans la région pourraient s’avérer déterminantes pour faire avancer ce dossier épineux.
Vers un accord commercial prometteur
Mais la diplomatie n’est pas le seul enjeu de cette visite. Londres espère aussi profiter de ce déplacement pour finaliser rapidement un accord commercial d’envergure avec les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont le Qatar est membre aux côtés de l’Arabie saoudite, d’Oman, du Koweït, de Bahreïn et des Émirats arabes unis.
Cet accord, en négociation depuis 2021, pourrait injecter jusqu’à 1,6 milliard de livres (1,9 milliard d’euros) dans l’économie britannique. Un montant substantiel alors que les échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et les pays du Golfe atteignent déjà 57 milliards de livres (68,5 milliards d’euros).
Le Qatar, un investisseur de poids au Royaume-Uni
Le Qatar est déjà un investisseur majeur outre-Manche, avec des participations estimées à plus de 40 milliards de livres (environ 48 milliards d’euros) dans de nombreux secteurs de l’économie britannique. Et l’émirat ne compte pas s’arrêter là : il a annoncé en 2022 son intention d’investir jusqu’à 10 milliards de livres supplémentaires au Royaume-Uni d’ici 2027.
Cette visite d’État, la première à se tenir depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement travailliste en juillet, sera donc l’occasion pour les deux pays de renforcer encore davantage leurs liens économiques déjà étroits. Une aubaine pour Londres, qui cherche à diversifier ses partenariats commerciaux depuis le Brexit.
Un programme chargé pour l’émir et son épouse
Outre les discussions politiques et économiques, l’émir du Qatar et cheikha Jawaher auront un emploi du temps bien rempli durant leur séjour. Ils seront notamment accueillis mardi matin par le prince William et la princesse Kate dans leur résidence londonienne de Kensington Palace.
Le couple royal qatari rejoindra ensuite le roi Charles III et la reine Camilla pour une cérémonie officielle à Horse Guards Parade, avant de gagner le palais de Buckingham en carrosse. Un programme chargé qui illustre l’importance accordée par le Royaume-Uni à cette visite d’État.
Des absences remarquées
Certaines absences seront cependant à noter lors des festivités. Ainsi, la princesse Kate, qui a repris ses engagements officiels avec parcimonie depuis la fin de sa chimiothérapie à l’automne dernier, ne participera pas au banquet d’État mardi soir, a indiqué le palais de Kensington.
Malgré ces quelques absences, cette visite d’État de l’émir du Qatar s’annonce comme un moment fort des relations entre Doha et Londres. Diplomatie, économie, investissements : les deux pays ont de nombreux intérêts communs à faire avancer durant ces quelques jours.
