Alors que la campagne des élections législatives anticipées bat son plein, le président Emmanuel Macron est monté au créneau pour dénoncer les programmes économiques proposés par les deux principales forces d’opposition : le Nouveau Front populaire à gauche et le Rassemblement national. Lors d’un déplacement en marge du G7 à Bari en Italie ce vendredi, le chef de l’État a estimé que ces programmes “font porter un très grand danger” à l’économie française et sont “totalement irréalistes”.
Macron fustige “deux blocs extrêmes”
Emmanuel Macron n’a pas mâché ses mots. Pour lui, “il y a aujourd’hui deux blocs extrêmes qui ont fait le choix de programmes économiques qui ne sont pas dans le cadre d’une éthique de la responsabilité et qui promettent aux gens des cadeaux qui ne sont pas financés”. Une critique acerbe à l’encontre des alliances qui se sont formées ces derniers jours de part et d’autre de l’échiquier politique, suite à la dissolution surprise de l’Assemblée nationale.
Le “Nouveau Front populaire” dans le viseur
C’est notamment le programme dévoilé quelques heures plus tôt par l’alliance des partis de gauche, désormais baptisée “Nouveau Front populaire”, qui suscite l’ire du président. Cette coalition hétéroclite, allant de la France insoumise au Parti socialiste en passant par EELV et le PCF, propose en effet un virage à gauche radical :
- Smic à 1600 euros nets
- Retraite à 60 ans
- Blocage des prix sur les produits de première nécessité
- Rétablissement de l’ISF “renforcé avec un volet climatique”
Autant de mesures iconiques mais controversées, qu’Emmanuel Macron juge irresponsables et inapplicables. Pour lui, ce programme provoquerait un “effondrement économique garanti” et “la faillite des comptes publics”.
Le RN également pointé du doigt
Mais le chef de l’État n’épargne pas non plus le Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Leur programme, alliant mesures sociales et baisse d’impôts, est lui aussi jugé “totalement irréaliste” par Emmanuel Macron. Il redoute que l’arrivée au pouvoir du RN ne provoque un “chaos sécuritaire, migratoire, économique et démocratique”.
L’enjeu crucial des législatives pour Macron
En s’attaquant frontalement aux programmes de ses adversaires, Emmanuel Macron place résolument la bataille des idées au cœur de la séquence électorale qui s’ouvre. Alors qu’il a choisi de dissoudre l’Assemblée au lendemain des européennes, le président sait que son quinquennat se jouera dans les urnes les 30 juin et 7 juillet prochains.
S’il ne parvient pas à obtenir une majorité, il devra composer avec une Assemblée hostile, dominée par les oppositions. Un scénario de cohabitation qu’il espère éviter à tout prix. D’où sa volonté d’apparaître comme un rempart face aux “extrêmes”, de gauche comme de droite, et à leurs propositions jugées démagogiques.
Reste à savoir si cet argumentaire portera auprès des électeurs, à l’heure où la crise du pouvoir d’achat fait rage et où l’envie de changement semble dominer. Les prochaines semaines de campagne, qui s’annoncent particulièrement intenses, seront décisives pour l’avenir du pays et du quinquennat Macron.
