ActualitésPolitique

Législatives 2024 : Les Désistements du RN Rebattent les Cartes

Coup de tonnerre à deux jours du second tour des législatives : quatre candidats RN jettent l'éponge dans des duels serrés. Une manœuvre surprise pour contrer la gauche et qui bouleverse les pronostics. Décryptage d'un revirement qui pourrait peser lourd dans l'hémicycle...

À 48 heures du second round des élections législatives, un séisme politique secoue plusieurs circonscriptions charnières. Quatre candidats du Rassemblement national, pourtant bien placés pour l’emporter dimanche, viennent d’annoncer leur retrait. Un revirement stratégique visant à barrer la route à la gauche, quitte à laisser le champ libre à des candidats du camp présidentiel ou de la droite.

Vers un réequilibrage des forces à l’Assemblée ?

Si le RN et ses alliés semblent toujours en position de décrocher une majorité absolue de députés, ces désistements de dernière minute pourraient sensiblement limiter leur assise parlementaire. En se sacrifiant dans une poignée de duels serrés, le parti nationaliste espère ainsi entraver l’arrivée de renforts insoumis ou écologistes sur les bancs de l’opposition.

Un retrait remarqué face à une proche de Philippe

Parmi les circonscriptions concernées, la 4ème du Val-d’Oise cristallise l’attention. La députée sortante Naïma Moutchou, une proche d’Édouard Philippe, y était en ballottage défavorable face à une candidate LFI, talonnée par le RN. En se désistant, le candidat frontiste offre un boulevard à l’élue Horizons. Un soutien dont l’intéressée a sobrement “pris acte”, non sans prendre ses distances.

Je me suis toujours battue contre le projet de société du RN. Ces élections n’y changent rien.

Naïma Moutchou, députée Horizons du Val-d’Oise

D’autres retraits anti-Mélenchon

Même scénario dans la 11ème circonscription des Yvelines, où le maintien de la candidate RN aurait pu propulser un insoumis à l’Assemblée. Son retrait devrait profiter au candidat centriste, en lice pour un nouveau mandat. Dans le Calvados et en Haute-Corse, deux autres prétendants RN ont jeté l’éponge, dégageant la voie pour la droite.

La gauche crie au “front républicain” inversé

Face à cette vague de désistements ciblés, la NUPES dénonce une manœuvre électoraliste visant à lui barrer la route. Jean-Luc Mélenchon a fustigé un “front républicain à l’envers”, tandis que plusieurs candidats de gauche en ballottage favorable ont appelé à la “mobilisation générale” de leur électorat pour contrer l’effet de ces retraits.

Vers une recomposition du paysage politique ?

Au-delà de l’impact immédiat sur une poignée de sièges, ces désistements témoignent d’un clivage renforcé entre le RN et la gauche radicale. Ils illustrent aussi la volonté des nationalistes d’apparaître comme un rempart face à LFI, en enjambant leurs divergences avec la macronie et la droite modérée. Une stratégie dont les prochaines heures diront si elle porte ses fruits, et qui pourrait préfigurer de futures alliances à l’Assemblée.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.