À l’approche du premier tour des élections législatives prévu dimanche, un nouveau sondage vient confirmer les dynamiques à l’œuvre dans l’opinion. Selon une enquête Toluna Harris interactive pour Challenges, M6 et RTL dévoilée ce mardi, le Rassemblement national et ses alliés sont crédités de 37% des intentions de vote, loin devant leurs principaux concurrents.
Le RN domine largement NFP et Ensemble!
Porté par les bons scores de Marine Le Pen à la présidentielle, le parti d’extrême-droite devance nettement la gauche unie derrière Jean-Luc Mélenchon au sein de la coalition Nouveau Front populaire, qui recueille 27% des suffrages exprimés. Ensemble!, la confédération qui rassemble les soutiens d’Emmanuel Macron, ferme la marche avec seulement 21% des voix.
Des reports décisifs pour le second tour ?
Si ces chiffres se confirment dimanche, le RN sera en position de force pour briguer une majorité à l’Assemblée nationale au second tour. Tout dépendra alors de la capacité des différents blocs à mobiliser leurs électeurs et à nouer des alliances dans l’entre-deux tours.
La clé du scrutin sera le report des voix des petits partis éliminés dès le premier tour, en particulier ceux de la majorité présidentielle sortante.
explique Bernard Sananès, président de l’institut Elabe
Un taux de participation déterminant
L’autre inconnue majeure de ce scrutin reste le niveau de mobilisation des Français dans un contexte post-présidentielle. Seuls 45% des inscrits se disent certains d’aller voter selon un autre sondage Ipsos, du jamais vu sous la Ve République.
- En 2017, la participation s’était élevée à 48,7% au premier tour des législatives
- Elle était montée à 57,4% en 2012 juste après la réélection de François Hollande
Cette année, les partis qui sauront le mieux mobiliser leurs sympathisants malgré la lassitude démocratique et les départs en vacances pourraient tirer leur épingle du jeu. Le RN et NFP, qui disposent de bases militantes solides, espèrent bien en profiter pour rafler la mise face à une macronie en perte de vitesse.
Vers une nouvelle crise politique ?
Si les prévisions des sondeurs se réalisent, le pays pourrait ainsi se retrouver face à une impasse politique inédite. Avec une Assemblée nationale morcelée entre trois blocs irréconciliables, il semble difficile d’envisager une majorité stable et cohérente pour gouverner pendant les 5 prochaines années.
Emmanuel Macron serait alors contraint à une forme de cohabitation avec ses opposants, voire à la dissolution au bout de quelques mois en cas de blocage persistant. Un scénario à hauts risques qui renforcerait la défiance des citoyens envers les institutions et le personnel politique.
Réponse dimanche soir, avec les premières estimations dès 20h. D’ici là, chaque camp retient son souffle en espérant créer la surprise, sur fond d’abstention record annoncée. Une certitude : la France qui sortira des urnes ne sera plus tout à fait la même.
