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Législatives 2024 : Le RN déçu malgré sa position de “parti d’avenir”

Au QG du RN, la déception était palpable après les résultats des législatives plaçant le parti 3e. Mais les militants veulent y croire : pour eux, le RN incarne le "parti de l'avenir", et dénoncent "l'alliance de la honte" des autres formations pour les faire taire. Le début d'une nouvelle ère ?

En ce soir du second tour des élections législatives 2024, l’ambiance est mitigée au siège du Rassemblement national. Certes, avec 180 à 215 sièges, le parti de Jordan Bardella réalise une percée historique. Mais beaucoup espéraient mieux après les excellents scores du RN aux européennes et au premier tour une semaine plus tôt. Arrivé troisième, le sentiment qui domine chez les militants est celui d’une occasion manquée.

Le réveil douloureux des ambitions

Tout avait pourtant si bien commencé pour le RN. Surfant sur les bons résultats des européennes fin mai, le parti avait viré en tête au soir du premier tour, devant la macronie et la gauche unie du Nouveau Front populaire. De quoi nourrir les espoirs les plus fous chez des sympathisants conquis par la dynamique Jordan Bardella.

Las, le second tour a vu un sursaut des autres forces politiques, bien décidées à barrer la route à l’extrême droite. Un “front républicain” que les militants RN qualifient “d’alliance de la honte”, visant selon eux à les faire taire. Comme Mariana, retraitée, qui confie amèrement que “c’est surtout la défaite de la France”.

“Le parti de l’avenir” pour ses partisans

Pourtant, malgré la déception, les militants RN veulent croire que leur heure viendra. Beaucoup voient leur formation comme “le parti de l’avenir”, porté par une jeunesse acquise à leurs idées. C’est le cas d’Olivier, cadre infirmier, pour qui “le RN est le seul à avoir un projet et du renouveau”.

D’autres, comme l’eurodéputée Mathilde Androuët, dénoncent un “système” qui chercherait à les marginaliser. Mais tous sont persuadés que leur persévérance finira par payer. Un optimiste qui tranche avec l’abattement ambiant au QG du parti en cette soirée électorale.

Cap sur la présidentielle 2027

Car si le RN a encore échoué cette fois-ci à prendre le contrôle de l’Assemblée, il compte bien poursuivre son implantation méthodique dans le paysage politique français. Avec en ligne de mire l’élection reine : la présidentielle de 2027.

Nous serons prêts en 2027. Le RN sera la surprise de la prochaine présidentielle, j’en suis convaincu.

Un cadre du parti

D’ici là, le parti de Jordan Bardella compte bien utiliser ses nouveaux députés pour peser au sein de l’hémicycle. Et continuer, scrutin après scrutin, à grignoter du terrain sur ses adversaires. Une stratégie de longue haleine, pour un mouvement qui rêve de passer de “premier parti d’opposition” à parti de gouvernement.

Alors, simple déconvenue passagère pour le RN ou coup d’arrêt durable à ses ambitions ? Réponse dans les urnes, dès les prochaines échéances électorales. En attendant, le parti se raccroche à sa position de troisième force politique du pays. Et à l’espoir d’incarner, un jour prochain, l’alternance tant espérée par ses militants.

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