Alors que les résultats du premier tour des élections législatives anticipées viennent de tomber, le leader de la NUPES et du Nouveau Front Populaire Jean-Luc Mélenchon a pris la parole pour clarifier la stratégie de son alliance de gauche en vue du second tour. Dans tous les cas de figure où un candidat NFP arriverait en troisième position derrière un candidat du Rassemblement National, Mélenchon a annoncé sans ambages : “Nous retirerons notre candidature”.
Le spectre des triangulaires
Avec une participation en forte hausse par rapport aux dernières législatives, estimée à 67% selon les instituts de sondage, les configurations de triangulaires risquent de se multiplier dans de nombreuses circonscriptions. Un scénario redouté par la gauche, qui pourrait voir une partie de son électorat voter utile dès le premier tour, et ses candidats éliminés de justesse.
Face à cette menace, Jean-Luc Mélenchon a voulu envoyer un message clair. Tout en se félicitant de la “lourde défaite” subie selon lui par Emmanuel Macron et sa majorité sortante, il a martelé : “Nulle part nous permettrons au RN de l’emporter”.
Des précisions de Mathilde Panot
La présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, est ensuite venue clarifier les propos de Jean-Luc Mélenchon. Sur le plateau de TF1, elle a indiqué que le retrait des candidats NFP en cas de triangulaire ne s’appliquerait que “si le RN est en tête”.
Autrement dit, si un candidat de gauche est qualifié pour le second tour face à un candidat macroniste et un candidat RN, mais que ce dernier est arrivé devant, alors le candidat NFP se désisterait. L’objectif : tout faire pour empêcher l’extrême droite d’obtenir des sièges supplémentaires à l’Assemblée Nationale.
Battre le RN, la priorité absolue
Pour la NUPES et le Nouveau Front Populaire, il s’agit donc de mettre en avant un front républicain face au parti de Marine Le Pen, quitte à perdre des sièges. Une stratégie risquée, mais qui s’inscrit dans la continuité des appels à “faire barrage” lancés par la gauche ces dernières années.
Chaque voix qui se portera sur un candidat du NFP au premier tour sera une voix qui ne se portera pas sur le RN au second.
Jean-Luc Mélenchon
Reste à voir si cet appel solennel suffira à mobiliser l’électorat de gauche, souvent tenté par l’abstention en cas de second tour compliqué. Les résultats du premier tour semblent en tout cas avoir remotivé les troupes “insoumises”, qui affichent une confiance retrouvée malgré une deuxième place en demi-teinte.
Vers un duel Macron/Le Pen bis ?
Si la NUPES semble déjà en ordre de bataille pour le second tour, la majorité présidentielle peine quant à elle à masquer ses doutes. Loin de la “victoire” proclamée par Élisabeth Borne, de nombreux ténors macronistes redoutent une poussée de l’extrême droite et de l’extrême gauche dans une semaine.
Un scénario noir qui rappelle furieusement la configuration du second tour de la présidentielle en 2022, où Emmanuel Macron l’avait emporté d’une courte tête face à Marine Le Pen. Sauf que cette fois, Jean-Luc Mélenchon sera en embuscade pour tenter de jouer les arbitres… ou les faiseurs de roi. Verdict dans une semaine.