C’est une annonce qui a pris de court le monde du rugby européen cette semaine. La Fédération Italienne de Rugby (FIR) a lancé un appel à candidatures pour la vente de sa franchise phare, les Zebre de Parme, qui évolue actuellement dans le très relevé United Rugby Championship (URC). Cette compétition, qui regroupe des équipes galloises, irlandaises, écossaises, sud-africaines et italiennes, voit donc l’avenir de l’un de ses membres remis en question.
Un processus de vente encadré
Selon le communiqué de la FIR, les parties intéressées par l’acquisition de la franchise ont jusqu’au 15 janvier 2025 à midi pour se manifester officiellement auprès de l’instance dirigeante du rugby italien. Ce calendrier, qui peut paraître lointain, doit permettre aux potentiels repreneurs d’étudier en profondeur le dossier et de présenter un projet solide pour assurer la pérennité du club.
Car il s’agit bien là de l’objectif principal : trouver un repreneur capable de développer la franchise sur le long terme, sportivement et économiquement. Andrea Duodo, le président de la FIR depuis septembre dernier, entend bien mener ce processus de vente de manière rigoureuse et transparente.
La situation actuelle des Zebre
Mais pourquoi vendre les Zebre, seule franchise 100% détenue par la fédération ? Actuellement 15ème sur 16 au classement de l’URC, le club de Parme traverse une passe difficile sportivement. Son modèle économique semble également poser question, avec un budget annuel estimé à 7 millions d’euros entièrement à la charge de la FIR.
En comparaison, l’autre franchise italienne engagée en URC, le Benetton Rugby de Trévise, appartient au groupe de prêt-à-porter italien Benetton. Un modèle qui semble offrir plus de garanties financières et de perspectives de développement.
Quel avenir pour la franchise ?
La FIR l’a assuré : si aucune offre de reprise sérieuse et viable sur le long terme n’est présentée, elle continuera à soutenir financièrement la franchise. Mais selon des sources proches du dossier, ce soutien se ferait alors avec un budget revu à la baisse.
Certains observateurs pointent également le risque d’un déménagement de la franchise en cas de rachat. Le club de Petrarca Padova, basé à Padoue et qui évolue en Serie A, le championnat italien, serait sur les rangs. Un scénario qui priverait Parme de son équipe fanion.
Il y aura en tout état de cause toujours deux franchises italiennes en 2025-26 en URC.
Communiqué de la Fédération Italienne de Rugby
Une chose est sûre : la FIR s’est engagée à conserver deux franchises italiennes en URC pour la saison 2025-2026, quel que soit le résultat du processus de vente. Le rugby italien ne devrait donc pas perdre sa représentativité dans cette compétition majeure.
Les enjeux pour le rugby italien
Au-delà du cas spécifique des Zebre, cette décision soulève la question de la santé et du développement du rugby professionnel en Italie. Avec seulement deux franchises engagées au plus haut niveau européen, le vivier transalpin peine à rivaliser avec les grandes nations du rugby mondial.
La vente annoncée des Zebre est donc un signal fort envoyé par la fédération. Elle semble vouloir impulser un nouvelle dynamique en ouvrant la porte à des investisseurs privés, capables d’apporter des moyens supplémentaires et une vision long terme.
Reste à savoir qui se portera candidat au rachat de cette franchise historique. Clubs italiens ambitieux, investisseurs étrangers, le champ des possibles est ouvert. Une chose est sûre : le rugby italien jouera gros dans les prochains mois pour assurer son développement et sa compétitivité future sur la scène européenne.