Dix ans après son départ fracassant du gouvernement, Arnaud Montebourg pourrait faire un retour inattendu sur le devant de la scène politique. Selon des sources concordantes, l’ancien ministre du Redressement productif aurait été approché par l’entourage de Michel Barnier pour intégrer son futur gouvernement, potentiellement au poste de ministre de l’Agriculture. Une perspective qui suscite déjà des réactions contrastées dans la classe politique.
Un profil clivant pour un ministère stratégique
Figure emblématique de l’aile gauche du PS, connu pour son franc-parler et ses positions tranchées en faveur du Made in France, Arnaud Montebourg ne fait pas l’unanimité pour prendre les rênes d’un ministère aussi stratégique que l’Agriculture. Le député MoDem Richard Ramos a ainsi exprimé ses doutes quant à la pertinence de ce choix :
Je ne crois pas qu’il ferait un bon ministre de l’Agriculture. On disait aussi pendant un moment qu’il voulait racheter le journal Marianne… Ils sont tous polyvalents !
– Richard Ramos, député MoDem
Au-delà des questions de compétence, c’est surtout la compatibilité idéologique entre Arnaud Montebourg et la ligne politique du gouvernement Barnier qui interroge. L’ancien ministre s’est en effet illustré par des positions souvent à rebours de la majorité actuelle, notamment sur les questions de souveraineté économique et de protectionnisme.
Un signal d’ouverture à gauche ?
Si cette nomination venait à se confirmer, elle serait néanmoins un signal fort envoyé à la gauche de la part de Michel Barnier. L’ancien négociateur du Brexit a en effet affirmé sa volonté de constituer un gouvernement d’ouverture, allant au-delà de son camp politique traditionnel. L’arrivée d’Arnaud Montebourg pourrait ainsi incarner cette main tendue vers une certaine gauche, soucieuse de la souveraineté nationale et de la défense des emplois.
Reste à savoir si cette ouverture sera suffisante pour apaiser les tensions qui se font déjà jour au sein de la majorité. Les proches d’Emmanuel Macron voient d’un mauvais œil l’arrivée de celui qui fut l’un de ses principaux opposants au sein du PS. Quant aux Républicains, qui négocient âprement leur participation au gouvernement, ils pourraient voir dans cette nomination un rééquilibrage en faveur de la gauche.
Montebourg, un atout pour la modernisation de l’agriculture ?
Au-delà des considérations politiques, la nomination d’Arnaud Montebourg pourrait apporter une bouffée d’air frais au ministère de l’Agriculture. Connu pour son volontarisme et son goût de la “disruption”, l’ancien ministre pourrait impulser une nouvelle dynamique dans un secteur en pleine mutation. Parmi les chantiers qui pourraient retenir son attention :
- La transition agroécologique et le développement de l’agriculture biologique
- Le soutien aux circuits courts et à la relocalisation de la production
- La défense du revenu des agriculteurs face aux aléas climatiques et à la volatilité des prix
- La promotion d’une alimentation saine et durable pour tous les Français
Autant de défis qui nécessiteront une vision ambitieuse et une capacité à bousculer les habitudes. Des qualités dont Arnaud Montebourg a fait preuve par le passé, et qui pourraient s’avérer précieuses à l’heure où l’agriculture française est à la croisée des chemins.
Un comeback loin d’être acquis
Malgré ces atouts, le retour d’Arnaud Montebourg au gouvernement est encore loin d’être acquis. Interrogé par nos confrères de Politico, l’intéressé a botté en touche, affirmant avoir “un merveilleux job et qu’il n’en cherchait pas un autre”. Une prudence de circonstance, alors que les tractations se poursuivent en coulisses.
Car au-delà de la personnalité clivante d’Arnaud Montebourg, c’est toute la stratégie d’alliances de Michel Barnier qui se joue. En ouvrant la porte à une figure de la gauche contestataire, le nouveau Premier ministre prend le risque de froisser son aile droite, déjà échaudée par la perte de Matignon. Un exercice d’équilibriste périlleux, qui pourrait fragiliser sa majorité avant même son investiture par l’Assemblée nationale.
Réponse dans les prochains jours, alors que le gouvernement Barnier doit être dévoilé d’ici au 23 septembre. D’ici là, les spéculations vont bon train sur la composition de cette équipe, qui aura la lourde tâche de relancer un quinquennat mal en point. Avec ou sans Arnaud Montebourg, une nouvelle ère s’ouvre pour la politique française. Reste à savoir si elle sera placée sous le signe du rassemblement ou de la discorde.
Autant de défis qui nécessiteront une vision ambitieuse et une capacité à bousculer les habitudes. Des qualités dont Arnaud Montebourg a fait preuve par le passé, et qui pourraient s’avérer précieuses à l’heure où l’agriculture française est à la croisée des chemins.
Un comeback loin d’être acquis
Malgré ces atouts, le retour d’Arnaud Montebourg au gouvernement est encore loin d’être acquis. Interrogé par nos confrères de Politico, l’intéressé a botté en touche, affirmant avoir “un merveilleux job et qu’il n’en cherchait pas un autre”. Une prudence de circonstance, alors que les tractations se poursuivent en coulisses.
Car au-delà de la personnalité clivante d’Arnaud Montebourg, c’est toute la stratégie d’alliances de Michel Barnier qui se joue. En ouvrant la porte à une figure de la gauche contestataire, le nouveau Premier ministre prend le risque de froisser son aile droite, déjà échaudée par la perte de Matignon. Un exercice d’équilibriste périlleux, qui pourrait fragiliser sa majorité avant même son investiture par l’Assemblée nationale.
Réponse dans les prochains jours, alors que le gouvernement Barnier doit être dévoilé d’ici au 23 septembre. D’ici là, les spéculations vont bon train sur la composition de cette équipe, qui aura la lourde tâche de relancer un quinquennat mal en point. Avec ou sans Arnaud Montebourg, une nouvelle ère s’ouvre pour la politique française. Reste à savoir si elle sera placée sous le signe du rassemblement ou de la discorde.
