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Le Retour au Bureau Obligatoire : La Fin du Télétravail chez Ubisoft

Coup de théâtre chez Ubisoft : le géant du jeu vidéo met fin au télétravail et impose un retour au bureau de 3 jours minimum par semaine à ses 18 000 employés dans le monde. Une décision qui fait grincer des dents les syndicats et soulève de nombreuses questions sur l'avenir du travail hybride post-Covid. Quels sont les enjeux pour les salariés et l'entreprise ? Les réactions et analyses à découvrir...

C’est une petite révolution qui se profile chez Ubisoft. Le géant français du jeu vidéo vient d’annoncer à ses 18 000 salariés dans le monde qu’ils devront revenir travailler au bureau au minimum 3 jours par semaine, mettant ainsi fin à plusieurs années de télétravail flexible instauré depuis la pandémie de Covid-19. Une décision qui ne passe pas auprès des syndicats, qui appellent déjà à un mouvement social d’ampleur.

La fin d’une époque pour les salariés d’Ubisoft

Depuis 2020 et les confinements successifs, les employés d’Ubisoft avaient pris l’habitude de travailler à domicile, avec la possibilité de venir au bureau quand ils le souhaitaient. Un modèle hybride plébiscité par une majorité, offrant une meilleure conciliation entre vie professionnelle et personnelle. Mais tout cela est en passe de changer.

Dans un e-mail interne envoyé mardi 30 mai, Marie-Sophie de Waubert, directrice des studios d’Ubisoft, a annoncé la nouvelle politique : à partir de maintenant, tous les salariés devront être présents au bureau au minimum 3 jours par semaine. Seul un tiers des effectifs était déjà sous ce régime.

Nous sommes une entreprise créative, et la créativité est stimulée par les interactions interpersonnelles, les conversations informelles et la collaboration autour d’une même table.

Marie-Sophie de Waubert, directrice des studios d’Ubisoft

Si la directrice promet un “temps d’adaptation” pour ceux dont les habitudes seront bousculées, elle justifie ce retour forcé au bureau par la nécessité de stimuler la créativité via les échanges en présentiel, de faciliter la résolution de problèmes et la prise de décision, et de favoriser l’intégration des nouveaux collaborateurs.

Incompréhension et colère des syndicats

Du côté des représentants du personnel, c’est la douche froide. Pour le syndicat des travailleurs du jeu vidéo (STJV), cette décision est vécue comme “un nouveau coup dur” après “deux années d’austérité salariale et de mépris du dialogue social”. Et d’appeler les salariés à se mobiliser :

Il est hors de question de revenir sur un acquis social qui a montré son efficacité. Nous appelons donc les salariés d’Ubisoft Paris à se préparer pour un mouvement social d’ampleur dans les temps qui viennent.

STJV

Le syndicat y voit surtout une manoeuvre de la direction pour pousser les employés vers la sortie, dans le cadre du “plan d’attrition naturelle” lancé par Ubisoft pour réduire ses effectifs sans passer par des licenciements massifs. Plus de 2000 postes ont déjà été supprimés depuis un an.

Les enjeux du travail hybride post-Covid

Au-delà du cas Ubisoft, cette décision remet en lumière les enjeux et les tensions autour de l’avenir du télétravail et du modèle hybride bureau/domicile qui s’est largement répandu avec la crise sanitaire. Si de nombreux salariés plébiscitent la flexibilité et l’autonomie permises par le travail à distance, beaucoup d’employeurs craignent une perte de lien social, de cohésion d’équipe et de créativité.

Trouver le bon équilibre entre aspirations individuelles et besoins collectifs, entre liberté et régulation, s’avère un vrai défi pour les entreprises. Surtout dans des secteurs comme le jeu vidéo, où la collaboration et l’émulation collective sont clés. Mais imposer un retour au bureau à marche forcée est-il la bonne solution ?

Les prochaines semaines diront si la fronde des salariés d’Ubisoft fera plier la direction. Une chose est sûre : la question du travail hybride est loin d’être réglée et continuera d’agiter le monde de l’entreprise dans les mois à venir. A chaque société de trouver sa voie, en conciliant au mieux performance, bien-être des collaborateurs et dialogue social.

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