Lors d’une rencontre diplomatique de haute importance à Madrid, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez ont réaffirmé avec force leur rejet catégorique de tout plan visant à déplacer la population palestinienne de la bande de Gaza. Cette prise de position commune intervient en réaction à la proposition controversée du président américain Donald Trump, qui souhaite placer Gaza sous contrôle des États-Unis et transférer ses habitants vers l’Égypte et la Jordanie.
Un Front Uni contre le Déplacement Forcé des Palestiniens
Au cours de leur entretien dans la capitale espagnole, les deux dirigeants ont souligné la nécessité absolue de reconstruire Gaza sans avoir recours à un déplacement forcé de sa population. Le président al-Sissi a insisté sur ce point crucial, déclarant sans ambiguïté :
La reconstruction de Gaza doit se faire sans déplacement forcé – je le répète : sans déplacement forcé – du peuple palestinien de sa terre, à laquelle il s’accroche, et de sa patrie, qu’il ne consent pas à abandonner.
De son côté, Pedro Sánchez, connu pour être l’un des principaux défenseurs de la cause palestinienne au sein de l’Union européenne, a abondé dans le même sens. Il a exprimé « le refus catégorique de l’Espagne et de son gouvernement (de donner leur approbation) au projet de transférer la population palestinienne en dehors de la bande de Gaza ».
Un Sommet Extraordinaire au Caire pour la Reconstruction de Gaza
Face à l’initiative américaine qui a suscité l’indignation dans le monde arabe et la communauté internationale, l’Égypte a convoqué un sommet extraordinaire de la Ligue arabe le 4 mars prochain au Caire. L’objectif est de soumettre un plan de reconstruction de Gaza, ravagée par 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, sans déplacement de sa population.
Le président al-Sissi a appelé la communauté internationale à soutenir et adopter cette proposition. De son côté, Pedro Sánchez a rappelé que « Gaza appartient aux Palestiniens et fait partie du futur État palestinien », soulignant que leur expulsion serait « non seulement immorale et contraire au droit international et aux résolutions des Nations unies, mais aurait également un effet déstabilisateur au niveau régional et mondial ».
Un Nouveau Partenariat Stratégique entre l’Égypte et l’Espagne
Au-delà de la question palestinienne, cette rencontre au sommet a également été l’occasion pour les deux pays de renforcer leurs liens économiques et commerciaux. L’Égypte et l’Espagne ont convenu d’un nouveau partenariat stratégique visant à approfondir leur coopération économique, à stimuler les investissements et à augmenter le volume de leurs échanges commerciaux.
Cette visite du président égyptien en Espagne, qui s’est poursuivie par un déjeuner offert en son honneur par le roi Felipe VI, marque une étape importante dans les relations diplomatiques entre les deux pays. Elle témoigne de leur engagement commun en faveur de la paix et de la stabilité au Proche-Orient, ainsi que de leur volonté de renforcer leurs liens économiques et commerciaux.
La position ferme et unie de l’Égypte et de l’Espagne contre le déplacement forcé des Palestiniens de Gaza envoie un message fort à la communauté internationale. Elle souligne l’importance de trouver une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien, dans le respect du droit international et des aspirations légitimes du peuple palestinien à vivre en paix et en dignité sur sa terre.
Reste à voir si cette initiative portera ses fruits et si la communauté internationale se ralliera à cette vision d’une reconstruction de Gaza respectueuse des droits et de la dignité de sa population. Une chose est sûre : la détermination affichée par al-Sissi et Sánchez laisse entrevoir une lueur d’espoir pour les Palestiniens, qui aspirent depuis trop longtemps à une paix juste et durable.