C’est un raz-de-marée bleu marine qui s’est abattu sur l’Occitanie lors du premier tour des élections législatives. Le Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella a réalisé une performance exceptionnelle dans cette région du sud de la France, arrivant en tête dans pas moins de 33 des 49 circonscriptions. Un résultat qui démontre l’ancrage toujours plus profond du parti d’extrême droite dans ce territoire.
Trois députés RN élus dès le premier tour
Mais le succès du RN ne s’arrête pas là. Dans trois circonscriptions, le Gard, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales, les candidats du parti ont été directement élus dès le premier tour. Une première pour le mouvement dans la région. Cette victoire éclair témoigne de la solidité de l’implantation locale du RN et de sa capacité à mobiliser son électorat.
Un ballottage favorable dans de nombreuses circonscriptions
Au-delà de ces trois élections, le RN est en ballottage favorable dans une grande partie des circonscriptions occitanes. Ses candidats sont bien placés pour l’emporter dimanche prochain face à leurs adversaires du Nouveau Front populaire (NFP) ou de la majorité présidentielle. Une dynamique qui pourrait permettre au parti de Jordan Bardella d’envoyer un nombre record de députés à l’Assemblée nationale.
La bonne performance du NFP
Face au raz-de-marée RN, le NFP (ex LFI) a réalisé une performance notable en Occitanie. La coalition de gauche menée par Jean-Luc Mélenchon place 13 candidats en tête dans la région. Et surtout, elle réussit à faire élire directement deux députées dans l’Hérault et en Ariège, deux bastions historiques de la gauche radicale. Mais cela suffira-t-il à endiguer la vague bleue marine qui déferle sur la région ?
Les sortants LR et Renaissance résistent
Dans ce paysage politique chamboulé, quelques sortants parviennent à tirer leur épingle du jeu. C’est le cas notamment d’Aurélien Pradié (ex LR) dans le Lot, Stéphane Mazars (Renaissance) en Aveyron ou encore David Taupiac (DVG) dans le Gers. Mais ces rescapés font figure d’exception dans un scrutin trusté par les extrêmes.
Une dynamique qui s’inscrit dans la durée
Avec cette performance, le Rassemblement national confirme qu’il est devenu la première force politique d’Occitanie. Un ancrage qui ne date pas d’hier. Déjà en 2022, Marine Le Pen était arrivée en tête dans la région à la présidentielle. Les législatives de 2024 ne font que confirmer cette tendance de fond. Le parti a su capitaliser sur le rejet des élites, le sentiment d’abandon d’une partie de la population et les inquiétudes liées à l’immigration et l’insécurité.
Le RN est en train de s’enraciner durablement en Occitanie. Il est devenu un acteur incontournable de la vie politique régionale.
Jean-Philippe, politologue
Avec potentiellement plus d’une trentaine de députés issus de la région, le RN va peser très lourd dans la nouvelle Assemblée. De quoi lui donner les moyens de ses ambitions au niveau national. L’Occitanie est en passe de devenir le laboratoire de la normalisation et de la crédibilisation du parti de Jordan Bardella. Une étape cruciale dans sa quête du pouvoir.
Le second tour dimanche prochain permettra de mesurer plus précisément l’ampleur de la vague RN en Occitanie. Mais une chose est sûre : dans cette région, le parti a franchi un cap. Il n’est plus seulement une force de contestation mais un mouvement ancré dans le paysage, avec des élus locaux et des positions de pouvoir. Une révolution bleue marine en Occitanie.