Alors que le gouvernement vient de présenter son projet de budget pour 2025, le Rassemblement National (RN) sort l’artillerie lourde en dévoilant son contre-budget. Le parti à la flamme accuse l’exécutif de “saupoudrer l’effort fiscal sur l’ensemble de la société” et propose une série de mesures chocs, notamment sur l’immigration et les “énergies intermittentes”. Décryptage de ce contre-budget qui ne manquera pas de faire réagir.
Le RN à l’offensive sur l’immigration et l’énergie
Fidèle à ses marqueurs idéologiques, le Rassemblement National entend bien faire de l’immigration l’un des principaux leviers d’économies. Parmi les mesures phares : la transformation de l’aide médicale d’État (AME) en une simple aide médicale d’urgence et la volonté de réserver la prime d’activité aux Français. Des propositions qui risquent de susciter la polémique, mais que le RN assume pleinement.
Autre cheval de bataille du parti de Marine Le Pen : les subventions aux “énergies intermittentes”, autrement dit les énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien. Le RN propose ainsi de réduire drastiquement ces aides, avec à la clé une économie espérée de 6 milliards d’euros.
Faire des économies sur l’appareil d’État
Pour dégager des marges de manœuvre budgétaires, le Rassemblement National entend également s’attaquer au fonctionnement de l’État et à certains “privilèges”. Au programme : une baisse de la contribution française à l’Union Européenne (-5 milliards), une diminution de l’aide publique au développement (-2,34 milliards) ou encore la fin de l’abattement fiscal des journalistes.
Sans changement fondamental, la question de la censure se posera.
– Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN à l’Assemblée nationale
Taxer les rachats d’actions, épargner les retraites et les entreprises
Pour engranger des recettes, le RN mise sur une taxe renforcée sur les rachats d’actions à 33%, qui pourrait rapporter selon ses calculs 8,8 milliards d’euros. En revanche, le parti s’oppose à la désindexation partielle des pensions de retraites et à la réforme annoncée des allègements de cotisations patronales. Un choix assumé, quitte à se priver de plusieurs milliards d’économies potentielles.
Autre spécificité de ce contre-budget : la volonté de renflouer les crédits de certains ministères régaliens comme l’Intérieur et la Justice, ainsi que ceux de la recherche. Le RN plaide également pour le rétablissement de 2000 postes d’enseignants, sur les 4000 suppressions annoncées par le gouvernement.
Un contre-budget qui pose les jalons de 2027
Au-delà des chiffres et des mesures techniques, ce contre-budget est surtout un marqueur politique fort à deux ans de la prochaine élection présidentielle. En déployant un projet budgétaire alternatif et en pointant les “renoncements” du gouvernement, le RN entend incarner la principale force d’opposition et imposer ses thèmes dans le débat public.
Reste à savoir quelle sera la traduction concrète de ces propositions dans l’hémicycle, où les députés RN tenteront de peser à travers des amendements ciblés. Si une censure globale du budget semble peu probable à ce stade, le parti de Marine Le Pen compte bien marquer des points dans la perspective des prochaines échéances électorales.
Une stratégie offensive qui ne manquera pas de susciter des réactions contrastées, entre ceux qui y verront un simple exercice de communication et ceux qui salueront la cohérence idéologique du projet. Une chose est sûre : le contre-budget du RN va animer les débats économiques dans les prochaines semaines et poser les jalons de la bataille de 2027.
Au-delà des chiffres et des mesures techniques, ce contre-budget est surtout un marqueur politique fort à deux ans de la prochaine élection présidentielle. En déployant un projet budgétaire alternatif et en pointant les “renoncements” du gouvernement, le RN entend incarner la principale force d’opposition et imposer ses thèmes dans le débat public.
Reste à savoir quelle sera la traduction concrète de ces propositions dans l’hémicycle, où les députés RN tenteront de peser à travers des amendements ciblés. Si une censure globale du budget semble peu probable à ce stade, le parti de Marine Le Pen compte bien marquer des points dans la perspective des prochaines échéances électorales.
Une stratégie offensive qui ne manquera pas de susciter des réactions contrastées, entre ceux qui y verront un simple exercice de communication et ceux qui salueront la cohérence idéologique du projet. Une chose est sûre : le contre-budget du RN va animer les débats économiques dans les prochaines semaines et poser les jalons de la bataille de 2027.
