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Le Président Sud-Coréen Déchu Résiste à Son Arrestation

Le président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol défie les autorités depuis 3 jours en résistant à son arrestation suite à sa tentative ratée d'imposer la loi martiale. Une crise politique majeure qui plonge le pays dans le chaos...

La Corée du Sud traverse actuellement une crise politique majeure alors que le président déchu Yoon Suk Yeol résiste depuis trois jours à son arrestation. L’ancien procureur de 64 ans, destitué par le Parlement le 14 décembre dernier suite à sa tentative avortée d’imposer la loi martiale, promet de « se battre jusqu’à la fin » contre les autorités qui cherchent à l’interroger.

Yoon Suk Yeol défie la justice

Malgré le mandat d’arrêt délivré par un tribunal de Séoul, le Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO) peine à mettre la main sur M. Yoon. Ce dernier a ignoré trois convocations consécutives et son service de sécurité empêche les enquêteurs de perquisitionner son domicile et son bureau, invoquant le secret-défense.

Loin de faire profil bas, l’ancien président a même envoyé un message de défi à ses partisans, jurant de « se battre à leurs côtés jusqu’à la fin pour protéger la nation ». Un discours qualifié de « délirant » par l’opposition, qui accuse M. Yoon d’incitation à la violence.

Une tentative de coup de force qui a sidéré le pays

Le président déchu avait stupéfié la Corée du Sud dans la nuit du 3 au 4 décembre en imposant la loi martiale et en envoyant l’armée au Parlement pour tenter de le museler. Un épisode qui avait rappelé au pays les heures sombres de la dictature militaire.

Mais face à la mobilisation des députés, qui ont réussi à entrer dans l’hémicycle pour voter la levée de la loi martiale, et des milliers de manifestants prodémocratie rassemblés à l’extérieur, Yoon Suk Yeol a dû reculer. Il a finalement été destitué le 14 décembre.

Un bras de fer qui divise l’opinion

Depuis le lancement du mandat d’arrêt mardi, partisans et détracteurs de M. Yoon s’affrontent quasi quotidiennement devant sa résidence à Séoul, nécessitant l’intervention des forces de l’ordre pour les séparer. L’affaire divise profondément l’opinion publique sud-coréenne.

La République de Corée est actuellement en danger en raison des forces internes et externes qui menacent sa souveraineté, et des activités des éléments anti-étatiques.

– Message de Yoon Suk Yeol à ses partisans

Le pays plongé dans le chaos politique

Cette crise s’est encore aggravée vendredi avec la destitution par le Parlement du Premier ministre Han Duck-soo, qui assurait l’intérim à la tête de l’État. Les pleins pouvoirs présidentiels sont désormais entre les mains du ministre des Finances Choi Sang-mok, chargé de mettre fin au chaos.

Yoon Suk Yeol est actuellement suspendu, dans l’attente de la décision de la Cour constitutionnelle sur la validation de sa destitution. L’instance a jusqu’à la mi-juin pour trancher, et devra réunir une majorité des deux tiers pour confirmer l’éviction du président. À défaut, ce dernier retrouvera automatiquement ses fonctions.

Une bataille juridique à haut risque

Dans l’immédiat, le CIO dispose jusqu’au 6 janvier pour exécuter le mandat d’arrêt émis contre M. Yoon, qui fait l’objet d’une enquête pour « rébellion », un crime passible de la peine capitale. Ses avocats ont intenté un recours, estimant que le mandat est « illégal et invalide ».

Le bureau anticorruption a cependant averti que toute tentative d’entrave à l’arrestation pourrait entraîner des poursuites. Un précédent existe : en 2000 et 2004, les autorités avaient déjà échoué à interpeller des élus car des partisans avaient empêché la police d’agir pendant la durée de validité des mandats.

Face à l’impasse, M. Yoon a fait un geste en direction de l’opposition en nommant deux nouveaux juges à la Cour constitutionnelle, où trois sièges sur neuf étaient vacants. La bataille pour son avenir politique est plus que jamais engagée.

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