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Le Président Ortega et Son Épouse Renforcent Leur Emprise Sur Le Nicaragua

Une réforme au Nicaragua renforce l'emprise du couple présidentiel Ortega-Murillo, suscitant l'indignation internationale. Entre dictature conjugale et restrictions des médias, découvrez les détails de cette mainmise sur le pays qui inquiète...

Une réforme institutionnelle adoptée vendredi au Nicaragua renforce considérablement l’emprise du couple présidentiel formé par Daniel Ortega et son épouse Rosario Murillo sur le pays. Cette mainmise sur les institutions suscite l’indignation de la communauté internationale qui dénonce une dérive dictatoriale du régime.

Une Réforme Qui Concentre Les Pouvoirs

Le parlement nicaraguayen, contrôlé par le parti au pouvoir, a approuvé à l’unanimité vendredi un projet de loi présenté par le président Ortega qui accroît significativement les prérogatives du couple présidentiel :

  • Le Nicaragua est désormais défini comme un État « révolutionnaire » et intègre le drapeau du parti présidentiel parmi ses symboles nationaux.
  • Le mandat présidentiel passe de 5 à 6 ans.
  • La présidence est officiellement composée d’un « coprésident » et d’une « coprésidente », en l’occurrence Daniel Ortega et son épouse Rosario Murillo.
  • Les deux dirigeants coordonneront les organes législatif, judiciaire, électoral ainsi que les régions et municipalités du pays, remettant en cause leur indépendance.

Une Mainmise Qui Suscite L’Indignation

Cette réforme, qui institutionnalise le pouvoir du couple présidentiel, est vivement critiquée au Nicaragua et à l’international. Luis Almagro, secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), y voit une « forme aberrante d’institutionnalisation de la dictature conjugale » et une « agression ultime contre l’État de droit démocratique ».

La réforme détruit les droits fondamentaux, légitime la violence d’État et concentre tous les pouvoirs entre les mains d’Ortega et de Murillo. Un coup direct à la démocratie et aux libertés.

L’Alliance universitaire nicaraguayenne (AUN), organisation d’exilés

Des Critiques Musclées Et Des Restrictions

Daniel Ortega, 78 ans, ancien guérillero sandiniste, dirige le Nicaragua depuis 2007. Lui et sa puissante épouse sont accusés par les États-Unis, l’Union européenne et les pays d’Amérique latine d’avoir instauré une dictature dans le pays. Ils font l’objet de sanctions internationales pour violations des droits humains.

En réponse aux protestations massives de 2018 qui ont fait plus de 300 morts selon l’ONU, le couple présidentiel a lancé une répression féroce contre toute forme d’opposition :

  • Près de 450 personnalités (politiciens, hommes d’affaires, journalistes, religieux…) ont été expulsées et déchues de leur nationalité.
  • 278 journalistes sont en exil, principalement au Costa Rica et aux États-Unis.
  • Une cinquantaine de religieux ont été envoyés à l’étranger, la plupart au Vatican.

La réforme prévoit également des restrictions sur les médias. L’État veillera à ce qu’ils « ne soient pas soumis à des intérêts étrangers et ne diffusent pas de fausses nouvelles ». Une police volontaire composée de civils sera aussi créée en soutien aux forces de l’ordre.

Une Dictature Conjugale Qui S’Enracine

Avec cette réforme, le Nicaragua s’enfonce un peu plus dans l’autoritarisme. Le pays est désormais officiellement aux mains d’un couple tout puissant qui contrôle l’ensemble des institutions et musèle toute forme d’opposition ou de critique.

Malgré les sanctions internationales et les condamnations, Daniel Ortega et Rosario Murillo semblent déterminés à s’accrocher au pouvoir, quitte à transformer leur pays en dictature familiale. Une dérive qui inquiète pour l’avenir démocratique du Nicaragua et le respect des droits fondamentaux de sa population.

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