En ce lendemain de premier tour des élections législatives anticipées, une vague d’espoir déferle sur la gauche française. Le Nouveau Front Populaire (NFP), grande coalition des forces progressistes, arrive en deuxième position avec 28,5% des voix selon les estimations. Un score bien supérieur à celui de la défunte Nupes en 2022, laissant entrevoir la possibilité d’une alternance tant attendue. Mais la route s’annonce encore longue et semée d’embûches pour transformer l’essai.
La dynamique du rassemblement
Depuis plusieurs mois, les principales formations de gauche – de La France Insoumise au Parti Socialiste en passant par Europe Écologie Les Verts – ont mis de côté leurs différends pour s’unir au sein du Nouveau Front Populaire. Un pari osé dans un paysage politique en plein bouleversement, mais qui semble porter ses fruits au vu des résultats du premier tour.
Aujourd’hui, nous ne sommes plus les petits partis éparpillés d’hier. Nous formons un bloc uni et cohérent, crédible pour gouverner le pays.
– Un responsable du NFP
Cette union sacrée de la gauche a permis de mobiliser un électorat en quête de changement, déçu par cinq années de politique macroniste jugée trop libérale et pas assez sociale. La promesse d’une « révolution démocratique et écologique », martelée pendant la campagne, a semble-t-il fait mouche dans les urnes.
Un bloc face au RN et aux macronistes
Malgré cette performance, le NFP ne devrait pas décrocher la majorité absolue au second tour. Il devra compter sur le report des voix des électeurs macronistes dans les nombreuses triangulaires qui s’annoncent face au RN, arrivé largement en tête avec 33,5%.
Un effort de clarification est attendu de la part des responsables de la majorité présidentielle sortante. Leur consigne de vote sera décisive dans de nombreuses circonscriptions pivots.
Les états-majors macronistes doivent assumer leurs responsabilités. On ne peut pas renvoyer dos à dos le RN et les forces de progrès incarnées par le NFP.
– Un candidat du Nouveau Front Populaire
Quelle boussole pour le second tour ?
Si le NFP ne décroche pas une majorité au soir du 8 juillet, plusieurs scénarios sont envisageables :
- Un gouvernement NFP minoritaire, obligé de composer au cas par cas avec les macronistes
- Une nouvelle dissolution et un retour aux urnes si aucune majorité stable ne se dégage
- L’hypothèse – jugée improbable – d’une alliance entre la droite macroniste et le RN
Autant de perspectives qui obligeront la gauche à rester unie et mobilisée, pour ne pas voir s’évanouir les espoirs suscités par ce premier tour. La greffe du NFP, entre radicalité insoumise et social-démocratie, est encore fragile. Elle devra résister à l’épreuve du feu des négociations et des compromis.
Les prochains jours décisifs
Dans l’immédiat, le Nouveau Front Populaire va devoir remobiliser ses troupes pour arracher la victoire au second tour. Meetings, tractages, opérations de porte-à-porte : une nouvelle campagne démarre pour convaincre les électeurs tentés par l’abstention ou les indécis.
Les lieutenants de Jean-Luc Mélenchon, en première ligne pendant la séquence électorale, se disent « combatifs et déterminés ». Ils savent que chaque voix comptera dans ce scrutin à l’issue plus qu’incertaine. L’heure est à la mobilisation des réserves, avec l’espoir de faire mentir les sondages et les analystes.
Une chose est sûre : après des années de divisions et de défaites, la gauche aborde ce second tour revigorée et soudée comme rarement. L’espoir d’une victoire historique, aussi mince soit-il, lui donne des ailes. Verdict dans une semaine.