En ce lundi 2 décembre, l’atmosphère est électrique au sein de l’Assemblée nationale. Le gouvernement de Michel Barnier affronte une journée à haut risque, avec à l’ordre du jour le vote du très sensible budget de la Sécurité sociale pour 2025. Face à une Assemblée divisée et une absence de majorité, le spectre d’un recours à l’article 49.3 de la Constitution plane, tout comme la menace d’une motion de censure portée par une alliance inédite entre la gauche et le Rassemblement national. Le premier ministre saura-t-il éviter le pire ?
Le budget au cœur des tensions
C’est aujourd’hui que le budget de la Sécurité sociale, fruit d’un compromis âprement négocié en commission, est soumis au vote des députés. Un texte qui cristallise toutes les oppositions, aucun camp n’étant prêt à le voter en l’état. Laurent Saint-Martin, ministre des Comptes publics, a pourtant défendu ce week-end le texte tel que rédigé par la commission mixte paritaire. Revenir dessus « serait s’asseoir sur le Parlement, la démocratie » a-t-il martelé. Pas de quoi apaiser les esprits…
Le RN maintient la pression
Malgré des concessions obtenues sur la baisse de l’AME et l’abandon de la hausse des taxes sur l’électricité, le Rassemblement national ne désarme pas. Marine Le Pen exige toujours des avancées sur les retraites et certains médicaments. Selon des proches, elle dénonce un « comportement fermé et sectaire » du gouvernement, mettant ce dernier sous pression maximale.
Le gouvernement a exprimé son souhait de ne pas modifier le PLFSS, c’est extrêmement clair et nous avons pris acte de cela.
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national
Vers un 49.3 à hauts risques ?
Sans majorité pour faire passer son texte, Michel Barnier pourrait dégainer l’arme du 49.3. Un passage en force qui ne manquerait pas de provoquer une riposte immédiate de la gauche et de l’extrême droite, prêtes à déposer une motion de censure commune. Si celle-ci venait à être adoptée, le gouvernement Barnier serait renversé, une première depuis la chute de celui de Georges Pompidou en 1962. Un scénario catastrophe qui aggraverait encore la crise politique initiée par la dissolution de l’Assemblée en juin.
- Recours au 49.3 pour faire adopter le budget sans vote
- Dépôt d’une motion de censure par la NUPES et le RN
- Chute possible du gouvernement en cas d’adoption
- Crise politique aggravée, impasse institutionnelle
D’autres options restent sur la table, comme un rejet du texte sans 49.3 qui renverrait le budget en navette parlementaire, ou un enlisement des débats forçant le gouvernement à légiférer par ordonnances. Mais dans tous les cas, le risque d’une censure à l’initiative des oppositions demeure. Les prochaines heures s’annoncent donc cruciales pour l’avenir du gouvernement Barnier, suspendu à un vote à haut risque. Verdict dans la journée…