Le Bangladesh compte bien obtenir justice et traduire en justice l’ancienne Première ministre renversée Sheikh Hasina. Selon Muhammad Yunus, le chef du gouvernement intérimaire, le pays va chercher à faire extrader Mme Hasina d’Inde où elle s’est réfugiée après sa chute le 5 août dernier.
La dirigeante de 77 ans a été contrainte de fuir par hélicoptère sa résidence officielle après des semaines de manifestations meurtrières qui ont fait plus de 700 morts dans le pays. Son régime est accusé de “massacres, meurtres et crimes contre l’humanité” par le nouveau gouvernement.
Vers des notices rouges d’Interpol
Pour retrouver les responsables en fuite de l’ancien régime, le Bangladesh compte solliciter Interpol pour émettre des “notices rouges” à leur encontre. Ces avis de recherche internationaux visent à localiser et arrêter des fugitifs dans le monde entier.
Toutefois, même si l’Inde est membre d’Interpol, ces notices n’auraient pas d’effet contraignant pour New Delhi qui peut décider d’appliquer ou non ses propres lois en matière d’arrestation. L’extradition de Mme Hasina n’est donc pas automatique.
Un procès à venir pour l’ex-dirigeante
Déjà visée par un mandat d’arrêt au Bangladesh, Sheikh Hasina a aussi reçu une convocation à comparaître lundi devant un tribunal de Dacca. Elle devra répondre d’accusations très lourdes :
- Massacres
- Meurtres
- Crimes contre l’humanité
Selon une source proche du dossier, plusieurs anciens ministres de son gouvernement, actuellement détenus, seront également présentés à la justice pour des charges similaires.
La CPI saisie par le Bangladesh
Déterminé à faire toute la lumière sur la répression sanglante du soulèvement contre Mme Hasina, le gouvernement intérimaire du prix Nobel de la paix Muhammad Yunus a aussi discuté avec le procureur en chef de la Cour pénale internationale.
Nous avons déjà pris des initiatives pour juger les responsables des disparitions forcées, des meurtres et des tueries de masse.
Muhammad Yunus, chef du gouvernement intérimaire
Alors que le Bangladesh s’efforce de tourner la page de l’ère Hasina, l’éventuelle extradition de l’ex-Première ministre et le procès des responsables de l’ancien régime s’annoncent comme des étapes cruciales. La population meurtrie espère que justice sera rendue.