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L’Avenir Incertain d’Ascometal : Décision Cruciale ce Lundi

Le sort d'Ascometal se joue ce lundi : le tribunal de Strasbourg se prononcera sur l'unique offre de reprise du groupe sidérurgique en difficulté. En jeu : 800 emplois et la pérennité d'un fleuron industriel français. Les salariés retiennent leur souffle...

En ce lundi décisif, tous les regards sont tournés vers le tribunal judiciaire de Strasbourg. L’avenir du groupe sidérurgique Ascometal, placé en redressement judiciaire, est suspendu à la décision qui sera rendue aujourd’hui. Pas moins de 800 emplois sont en jeu, ainsi que la survie d’un acteur majeur de l’industrie métallurgique française. Retour sur ce feuilleton économique qui tient en haleine salariés, dirigeants et pouvoirs publics.

Ascometal : histoire mouvementée et offre de dernière chance

Fondé en 1975, le groupe Ascometal a connu bien des turbulences au fil des décennies. Leader européen des aciers spéciaux, il a dû faire face à une concurrence mondiale féroce et des difficultés financières à répétition. Malgré plusieurs changements d’actionnaires et plans de restructuration, la situation ne s’est guère améliorée.

Fin 2022, la direction se résout à demander l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire. S’ensuit une quête effrénée de repreneurs pour sauver ce qui peut l’être. Plusieurs candidats se manifestent, dont les groupes Venete et Europlasma, avant de jeter l’éponge. Ne reste plus qu’une offre sur la table, portée par le fonds d’investissement britannique Greybull.

Les atouts de Greybull

La proposition de Greybull a le mérite de préserver l’essentiel. Sur les 800 salariés du groupe, seuls 23 postes seraient supprimés au niveau de la holding. Des investissements conséquents sont annoncés :

  • Création d’une filière de production de lingots à Hagondange, dédiée à l’armement
  • Réouverture du laminoir de Dunkerque, fermé depuis 2019
  • Modernisation et montée en gamme des différents sites

Au total, ce sont 175 millions d’euros qui seraient injectés pour relancer l’activité et assurer un avenir pérenne. Un programme ambitieux, qui reste néanmoins suspendu à une condition de taille : l’obtention d’un soutien financier massif de l’État.

L’État appelé à la rescousse

Pour concrétiser son offre, Greybull table sur une aide publique de 85 millions d’euros, répartie sur deux ans. Une demande colossale mais légitime aux yeux de Bercy, qui y voit un “accompagnement nécessaire pour permettre la croissance solide de l’entreprise”. Selon nos informations, un courrier de la direction générale du Trésor confirmerait même l’engagement de l’État à hauteur des montants espérés.

C’est une très bonne nouvelle ! L’État s’engage à nos côtés et sécurise le projet de reprise. On peut enfin voir l’avenir avec un peu d’optimisme.

Alain Hilbold, représentant CFDT d’Ascometal

Reste désormais à transformer l’essai devant le tribunal de Strasbourg, seul habilité à valider ce sauvetage in extremis. Son feu vert permettrait de concrétiser les promesses de Greybull et de l’État, ouvrant un nouveau chapitre pour Ascometal. A l’inverse, un rejet signerait sans doute l’arrêt de mort définitif du groupe, faute d’alternative crédible.

L’heure du verdict

Alors que l’audience a eu lieu le 28 juin dernier, l’heure est désormais au suspense pour les 800 salariés d’Ascometal et leurs familles. Tous espèrent que le tribunal suivra les recommandations des administrateurs judiciaires et accordera sa confiance au projet porté par Greybull, malgré ses incertitudes.

La décision sera rendue en fin de matinée, au terme de plusieurs mois d’angoisse et de mobilisation. Une étape cruciale qui scellera un tournant majeur pour ce fleuron de l’industrie, symbole des défis de la sidérurgie européenne face à la compétition mondiale. Au-delà d’Ascometal, c’est toute une filière et des savoir-faire uniques qui jouent leur survie.

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