Ils arpentent les décharges des quatre coins du globe, fouillant inlassablement les amas d’ordures à la recherche de matériaux recyclables. Armés de leurs seules mains, ils sont en première ligne d’un combat titanesque : celui contre la pollution plastique. Pourtant, leur rôle crucial reste largement méconnu. Mais un traité mondial en cours de négociation pourrait changer la donne pour ces héros de l’ombre.
Une armée de l’ombre au chevet de la planète
Leur nombre est estimé entre 20 et 34 millions à travers le monde. Du Chili au Ghana en passant par l’Inde, les récupérateurs, également appelés « waste pickers » dans les pays anglophones, sont présents sur tous les continents. Malgré l’absence de moyens et d’infrastructures, ils parviennent, à la seule force de leurs bras, à recycler une part significative des déchets plastiques mondiaux.
D’après une étude publiée dans la revue Science en 2020, pas moins de 58% des plastiques recyclés proviendraient en réalité du labeur des récupérateurs. Un chiffre à mettre en perspective avec le faible taux global de recyclage du plastique, estimé à seulement 9% par l’OCDE. Sans eux, la situation serait bien pire.
Un métier vital mais précaire
Pourtant, leur travail reste très précaire. Johnson Doe, récupérateur ghanéen de 39 ans, raconte avoir commencé adolescent, faute d’autres opportunités d’emploi. Chaque jour, il attend l’arrivée des camions à la décharge d’Accra pour se mettre au travail. Malgré son expertise durement acquise, permettant d’identifier au premier coup d’œil les différents types de plastiques, son revenu quotidien avoisine les 3 dollars.
Depuis des années nous avons développé par nous-mêmes un modèle de développement durable. S’il y a des discussions dans ce domaine, nous devons en faire partie.
Johnson Doe, récupérateur ghanéen
Plaidoyer pour une reconnaissance légale
La Chilienne Maria Soledad Mella Vidal, 54 ans, milite pour une meilleure reconnaissance de sa profession. Selon elle, aucune machine ne peut égaler l’expertise des récupérateurs dans le tri des déchets. Son expérience lui a aussi appris à repérer les problèmes d’éco-conception, comme ces emballages de médicaments mêlant plastique et aluminium, cauchemar du recyclage.
En 2022, l’ONU a salué dans une résolution la «contribution significative» des récupérateurs. Une avancée que ces derniers espèrent voir gravée dans le marbre du futur traité international contre la pollution plastique, en cours de négociation à Busan en Corée du Sud. Cela ouvrirait la voie à une reconnaissance légale de leur métier, trop souvent méprisé.
Un combat au péril de leur santé
Car leur activité comporte de nombreux risques. Exposition à des substances toxiques, fumées nocives, déchets médicaux… Les récupérateurs mettent quotidiennement leur santé en danger. Sans parler des violences, comme l’illustre le terrible massacre de 11 récupérateurs en Colombie en 1992, assassinés pour que leurs cadavres soient revendus à une école de médecine.
Cet épisode tragique avait marqué un tournant. Depuis, la date de la découverte des corps, le 1er mars, est devenue la Journée mondiale des récupérateurs. Et le mouvement de structuration de la profession, parti d’Amérique latine, gagne peu à peu d’autres régions comme l’Afrique et l’Inde.
Vers une meilleure protection ?
Aujourd’hui, à travers leur Alliance internationale fondée en 2022 et forte de 460 000 membres, les récupérateurs portent des revendications concrètes sur la scène internationale. Au premier rang desquelles, une meilleure couverture de leurs soins de santé. Mais aussi et surtout, une existence légale.
Les gouvernements ne nous soutiennent pas. Personne ne nous soutient. Si un traité mentionne les récupérateurs, alors nous existerons légalement.
Johnson Doe, récupérateur ghanéen
À Busan, la délégation des récupérateurs présents pour l’occasion ne passe pas inaperçue au milieu des négociateurs en costume-cravate. Mais au-delà de ce symbole fort, tous espèrent des avancées tangibles. Car leur combat est crucial pour notre planète. Ils sont les petites mains d’une économie circulaire balbutiante, triant nos déchets pour leur donner une seconde vie. Des héros du quotidien qu’il est plus que temps de considérer à leur juste valeur.
Cet épisode tragique avait marqué un tournant. Depuis, la date de la découverte des corps, le 1er mars, est devenue la Journée mondiale des récupérateurs. Et le mouvement de structuration de la profession, parti d’Amérique latine, gagne peu à peu d’autres régions comme l’Afrique et l’Inde.
Vers une meilleure protection ?
Aujourd’hui, à travers leur Alliance internationale fondée en 2022 et forte de 460 000 membres, les récupérateurs portent des revendications concrètes sur la scène internationale. Au premier rang desquelles, une meilleure couverture de leurs soins de santé. Mais aussi et surtout, une existence légale.
Les gouvernements ne nous soutiennent pas. Personne ne nous soutient. Si un traité mentionne les récupérateurs, alors nous existerons légalement.
Johnson Doe, récupérateur ghanéen
À Busan, la délégation des récupérateurs présents pour l’occasion ne passe pas inaperçue au milieu des négociateurs en costume-cravate. Mais au-delà de ce symbole fort, tous espèrent des avancées tangibles. Car leur combat est crucial pour notre planète. Ils sont les petites mains d’une économie circulaire balbutiante, triant nos déchets pour leur donner une seconde vie. Des héros du quotidien qu’il est plus que temps de considérer à leur juste valeur.