Imaginez des centaines de milliards d’euros appartenant à la Russie, gelés dans les banques occidentales. Et si cet argent était soudainement débloqué pour aider l’Ukraine ? C’est le scénario explosif qui se profile lors du prochain sommet du G7 en juin. Une décision choc qui pourrait bien faire trembler Vladimir Poutine et le Kremlin.
Le casse du siècle sur les avoirs russes ?
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les pays occidentaux ont gelé plus de 300 milliards d’euros d’actifs de la banque centrale russe. Une somme colossale qui dort sur des comptes, notamment en Europe. Mais les choses pourraient bientôt changer. Lors de leur réunion en Italie, les ministres des Finances du G7 ont évoqué l’idée de débloquer ces fonds pour financer la reconstruction de l’Ukraine. Un véritable braquage légal qui ne manquera pas de provoquer l’ire de Moscou.
Il y a encore beaucoup de détails à éclaircir, à approfondir.
Paolo Gentiloni, commissaire européen à l’Économie
Si l’idée semble séduisante, sa mise en œuvre s’annonce complexe. Les pays du G7 devront s’accorder sur un mécanisme juridique solide pour justifier l’utilisation de ces fonds souverains russes. Une tâche ardue mais pas impossible selon les experts.
Faire payer la Russie pour les dégâts en Ukraine
L’objectif est clair : prélever chaque année plusieurs milliards d’euros sur les intérêts générés par ces actifs gelés pour financer la reconstruction et le soutien militaire à l’Ukraine. Une manière de faire payer à la Russie le prix de son agression. Et d’épargner les contribuables occidentaux déjà lourdement mis à contribution.
- Les États-Unis poussent pour un méga-prêt de 50 milliards de dollars
- L’Europe détient la majorité des actifs russes gelés
- Euroclear en Belgique concentre à lui seul 185 milliards d’euros
Mais les négociations s’annoncent ardues entre Américains et Européens. Washington aimerait aller vite et fort avec un prêt massif garanti par ces avoirs russes. Tandis que Bruxelles se montre plus prudente, craignant de créer un dangereux précédent juridique. Sans compter les probables représailles de Moscou.
Poutine va-t-il contre-attaquer ?
Nul doute que le Kremlin réagira avec virulence si ce “casse du siècle” sur ses avoirs se concrétise. Vladimir Poutine pourrait être tenté de geler en représailles les actifs occidentaux en Russie. Voire de nationaliser les entreprises étrangères encore présentes sur son sol. Un scénario catastrophe qui donnerait des sueurs froides aux multinationales.
Autre risque : que cette décision pousse d’autres pays à sortir leurs réserves des banques occidentales, de peur de subir un jour le même sort. La Chine, qui détient des milliers de milliards de dollars aux États-Unis, suivra de près ce dossier explosif.
Vers un sommet du G7 décisif en juin
Les dirigeants du G7 devront trancher sur ce sujet brûlant lors de leur prochain sommet dans les Pouilles en Italie fin juin. Un rendez-vous crucial qui déterminera le sort de cette manne financière gelée et l’avenir de l’Ukraine.
D’ici là, les sherpas du G7 vont plancher d’arrache-pied pour surmonter les obstacles techniques et juridiques. Et tenter de convaincre les plus réticents comme l’Allemagne et le Japon. Deux pays traditionnellement attachés au respect du droit et des traités internationaux.
Une chose est sûre : la Russie ne se laissera pas détrousser sans réagir. Et ce hold-up historique sur ses avoirs pourrait bien ouvrir une nouvelle ère de guerre économique entre l’Occident et Moscou. Avec à la clé de lourdes conséquences pour l’économie mondiale, déjà fragilisée par le conflit ukrainien. Les prochaines semaines s’annoncent déterminantes et riches en rebondissements.