En ce mois de décembre, les rues de Nantes bruissent d’une rumeur étonnante. Une mystérieuse Mère Noël a fait son apparition en ville, bousculant les codes et suscitant le débat. Baptisée la « Petite Maman Noël », cette figure féminine atypique est rapidement devenue le symbole d’un Noël résolument moderne et engagé.
Une Mère Noël pas comme les autres
Loin de l’image traditionnelle de la Mère Noël, cette version nantaise arbore un look décalé et affirmé. Vêtue d’un jogging rouge et blanc, les cheveux détachés, elle trône fièrement sur l’esplanade Feydeau, au cœur de la cité des Ducs. Une apparence qui détonne et interpelle les passants.
D’après une source proche du projet, cette « Petite Maman Noël » est née d’une volonté de questionner les stéréotypes et d’offrir un nouveau modèle féminin pour les fêtes de fin d’année. L’idée ? Montrer qu’une figure maternelle peut être à la fois bienveillante et émancipée, loin des clichés habituels.
Un message féministe qui divise
Si certains saluent l’audace de cette initiative, d’autres y voient un énième exemple de « wokisme » mal placé. Pour ses détracteurs, la Mère Noël version Nantes serait une provocation inutile, dénaturant l’esprit de Noël. « On n’a pas envie de ça sur cette période », affirme Guillaume Richard, conseiller municipal d’opposition.
C’est un combat politique que la maire mène sur des périodes où on a juste envie de fêter Noël dans la tradition.
Guillaume Richard, conseiller municipal d’opposition
Pourtant, les soutiens de la « Petite Maman Noël » y voient un symbole positif et nécessaire. Déclinée en affiches et même en peluche, cette figure féministe aurait vocation à devenir une « icône » porteuse d’un message d’inclusion et d’égalité. Un pied-de-nez bienvenu aux rôles genrés, selon ses promoteurs.
Les origines méconnues de la Mère Noël
Si le débat fait rage à Nantes, peu connaissent en réalité les vraies origines de la Mère Noël. Apparue timidement au 19ème siècle dans la culture anglo-saxonne, elle n’occupe traditionnellement qu’un rôle secondaire, celui d’épouse dévouée du Père Noël. Une position que certains jugent aujourd’hui dépassée.
Des légendes plus anciennes, comme celle de la russe Babouchka, mettent pourtant en scène des figures féminines indépendantes, distribuant elles-mêmes des cadeaux. Des récits méconnus qui pourraient donner du grain à moudre aux partisans d’une Mère Noël modernisée.
Un symbole appelé à durer ?
Malgré la polémique, la « Petite Maman Noël » semble parti pour s’installer dans le paysage nantais. Le Voyage à Nantes, structure à l’origine du projet, assume ce parti-pris militant et compte bien faire de cette figure un rendez-vous annuel. Et si d’autres villes lui emboîtaient le pas ?
La Petite Maman Noël a accepté de revenir à Nantes, sa ville, alors qu’on nous la demandait ailleurs.
Jean Blaise, directeur du Voyage à Nantes
Une chose est sûre, la Mère Noël version Nantes ne laisse personne indifférent. Incarnation d’un féminisme décomplexé pour les uns, provocation déplacée pour les autres, elle bouscule les codes et les consciences. Reste à savoir si ce coup d’éclat se transformera en tradition. Affaire à suivre sous le sapin !