C’est un coup dur pour les militants d’extrême-gauche de Briançon. Ce mercredi 13 novembre, le tribunal judiciaire de Gap a ordonné l’expulsion des occupants de l’ancien bar-restaurant du boulodrome du Champ-de-Mars, connu sous le nom de “BouLi”. Squatté depuis début octobre par des activistes, le lieu appartient en réalité à l’Amicale boule briançonnaise.
Selon le délibéré consulté par une source proche du dossier, le juge ordonne l’expulsion de quatre occupants désignés ainsi que de tout autre occupant, avec le concours de la force publique et tous moyens adaptés. Les quatre squatteurs identifiés sont aussi condamnés à une astreinte de 200 euros par jour de retard dans l’exécution de ce jugement.
Un squat devenu un symbole pour l’extrême-gauche et les pro-migrants
Depuis plusieurs années, de nombreux squats ont fleuri à Briançon, logeant militants, sans-papiers et personnes en situation de précarité. La ville frontalière avec l’Italie est devenue un point de passage pour de nombreux migrants cherchant à entrer en France.
Le “BouLi” s’inscrivait dans cette dynamique, se revendiquant comme “un espace d’organisation, d’entraide et de solidarité”. Mais pour les autorités et certains habitants, il était surtout un repaire pour migrants clandestins et activistes au comportement parfois violent.
La mairie et la préfecture sous pression
Avec la montée de l’extrême-droite à l’Assemblée nationale et la ligne dure du nouveau ministre de l’Intérieur sur l’immigration, la pression s’est accentuée sur les autorités locales pour démanteler ces squats militant pour la “lutte contre les frontières”. Le maire LR de Briançon est sur la même ligne, dénonçant régulièrement une “immigration incontrôlée”.
Le contrôle de l’immigration irrégulière nous échappe. 70 à 80% des hébergements d’urgence sont occupés par des étrangers en situation irrégulière. Nous sommes dépassés par le nombre.
Un responsable local sous couvert d’anonymat
L’Amicale boule briançonnaise déterminée à récupérer son local
Contactés fin octobre, les dirigeants de l’Amicale boule se disaient déterminés à récupérer leur bâtiment squatté. Selon eux, pour 25 000 euros de matériel, dont une cuisine équipée, se trouvaient encore à l’intérieur. Ils vont désormais pouvoir entamer les démarches pour le récupérer.
Malgré la décision de justice, les militants du “BouLi” semblent décidés à ne pas abandonner leur combat. Sur leurs réseaux, ils appellent à “combattre les imaginaires racistes et oppresseurs” et à poursuivre “la lutte contre les frontières”. Reste à savoir si cet appel sera suivi d’effets face à la détermination affichée des autorités à reprendre le contrôle de l’immigration irrégulière dans ce coin des Hautes-Alpes.