C’est une initiative choc que la douane française a décidé de mener à l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry. Jusqu’au 1er novembre, les voyageurs seront confrontés à une exposition mettant en lumière les risques sanitaires et environnementaux liés au transport illégal de viandes issues d’espèces sauvages. Une pratique encore trop répandue malgré son interdiction stricte au niveau européen.
630 kg de viandes exotiques saisies en 2023
L’ampleur du phénomène est alarmante. Rien qu’en 2023, les douaniers français ont intercepté pas moins de 630 kg de viandes d’animaux sauvages dans les bagages des voyageurs. Des chiffres qui témoignent de la nécessité de renforcer les contrôles mais aussi la sensibilisation du grand public aux dangers de ces importations illicites.
Car au-delà de l’aspect réglementaire, c’est bien la santé publique qui est en jeu. Les viandes transportées clandestinement échappent à tout contrôle sanitaire et peuvent véhiculer des maladies graves, transmissibles à l’homme. Sans compter les risques pour la biodiversité, avec la menace que fait peser ce trafic sur des espèces déjà fragilisées.
Une exposition choc pour marquer les esprits
Pour faire prendre conscience de ces enjeux au plus grand nombre, la douane a donc opté pour une communication percutante. Pendant deux semaines, les voyageurs traversant l’aéroport lyonnais seront confrontés à huit panneaux d’information particulièrement explicites.
L’objectif est vraiment d’expliquer les risques sanitaires et environnementaux associés à cette viande exotique.
David Taillandier, directeur régional des douanes à Lyon
Parallèlement à cette campagne de sensibilisation, les contrôles douaniers seront aussi renforcés dans les aéroports internationaux. Tout contrevenant s’exposera à de lourdes sanctions, allant de la confiscation des marchandises à de fortes amendes, voire des poursuites judiciaires.
Mieux informer pour responsabiliser les voyageurs
Au-delà de la répression, c’est bien la prise de conscience collective qui permettra de mettre fin à ces pratiques dangereuses. En informant mieux les voyageurs sur la réglementation en vigueur et les risques encourus, la douane espère faire évoluer les comportements.
Cette action s’inscrit dans une démarche plus globale des autorités françaises et européennes pour lutter contre le commerce illicite d’espèces sauvages. Un fléau qui représente le 4ème trafic mondial et menace gravement l’équilibre de nombreux écosystèmes.
Vers une coopération internationale renforcée
Pour être pleinement efficace, cette lutte doit aussi se mener à l’échelle planétaire. La France plaide ainsi pour un renforcement de la coopération douanière internationale afin d’entraver les filières à la source et démanteler les réseaux criminels qui prospèrent sur ce commerce illégal.
En attendant, il appartient à chacun, par des choix de consommation responsables, de refuser de cautionner ces pratiques. L’exposition choc de l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry a le mérite de nous le rappeler avec force. Parce qu’en matière de protection de la biodiversité comme de santé publique, nous sommes tous concernés et tous responsables.
