La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) s’inquiète des répercussions que pourrait avoir une censure du gouvernement sur la situation déjà fragile de nombreuses entreprises en France. Dans un communiqué publié ce lundi, l’organisation patronale met en garde les députés : « Ne sacrifiez pas nos entreprises sur l’autel de vos ambitions ! »
Le spectre d’une motion de censure plane sur l’Assemblée nationale
Alors que le vote du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) approche à grands pas, le Rassemblement national a annoncé son intention de voter la motion de censure que la gauche pourrait déposer si le gouvernement décidait de recourir au 49.3 pour faire adopter le texte sans vote. Un scénario qui fait craindre le pire à la CPME.
Le PLFSS, fruit d’un compromis entre sénateurs et députés en commission mixte paritaire, ne devrait en effet pas obtenir de majorité claire à l’Assemblée nationale au vu des oppositions de la gauche et de l’extrême droite. Le gouvernement pourrait donc être tenté de passer en force, quitte à s’exposer à une motion de censure potentiellement majoritaire.
Une France sans budget : le cauchemar des entreprises
Pour la CPME, les conséquences d’une telle situation seraient catastrophiques pour le tissu économique français. L’organisation pointe notamment du doigt « la dérive dramatique des comptes publics, jamais contrôlée depuis des années » et redoute qu’une France privée de budget « ouvre la porte à une crise de la dette dont les conséquences frapperaient de plein fouet les acteurs économiques ».
Laisser notre pays sans solution serait faire preuve d’irresponsabilité. Nos entreprises seraient les premières victimes.
François Asselin, président de la CPME
Déjà fragilisées par des années de crise et un contexte international incertain, de nombreuses PME peinent en effet à rétablir leur trésorerie et craignent un nouveau choc qui pourrait leur être fatal. Un blocage politique prolongé risquerait de gripper les rouages de l’économie en reportant des décisions budgétaires cruciales.
Le patron des PME appelle à la « responsabilité » des députés
Face à ces inquiétudes, le président de la CPME François Asselin appelle les députés à faire preuve de « responsabilité » et à penser en priorité aux entreprises et à l’emploi dans leurs choix.
Il met en avant le rôle essentiel des PME et TPE, qui représentent 99% des entreprises françaises, dans l’économie et la création d’emplois. Autant d’acteurs qui pourraient se retrouver déstabilisés en cas de crise politique majeure et de paralysie budgétaire.
Dans un contexte économique déjà compliqué, nos entreprises ont plus que jamais besoin de visibilité et de stabilité. Il est essentiel que le budget puisse être voté dans les temps.
Une source au sein de la CPME
Le gouvernement tentera-t-il le passage en force ?
Reste à savoir maintenant si ces mises en garde seront entendues dans l’hémicycle. Selon des sources concordantes, le gouvernement pencherait pour une adoption du PLFSS sans vote en engageant sa responsabilité via l’article 49.3 de la Constitution.
Une stratégie risquée face à des oppositions déterminées à en découdre mais qui permettrait de sortir de l’impasse à court terme, quitte à provoquer une nouvelle crise politique. Les prochains jours s’annoncent décisifs et la CPME espère que la voix des entreprises sera entendue dans ce bras de fer qui s’engage.
Le monde économique retient en tout cas son souffle, suspendu aux décisions qui seront prises dans les prochaines heures à l’Assemblée nationale. Car c’est bien l’avenir de nombreuses PME et TPE, et avec elles celui de milliers d’emplois, qui pourrait se jouer dans l’hémicycle.
Une responsabilité que les députés devront assumer devant les Français et notamment les chefs d’entreprise qui attendent des décisions concrètes pour affronter les défis économiques actuels. L’heure est plus que jamais aux choix politiques lourds de conséquences.