La Cour pénale internationale (CPI) traverse une crise sans précédent. Lors d’une allocution à La Haye, la présidente de la CPI, Tomoko Akane, a dénoncé avec force les attaques qui menacent l’existence même de cette institution cruciale pour la justice internationale. Menaces, pressions, actes de sabotage : la Cour est traitée comme une organisation terroriste par certains États, y compris un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.
Un tournant dans l’histoire de la justice internationale
Selon Mme Akane, nous sommes à un tournant de l’histoire. Le droit international et la justice internationale sont menacés, tout comme l’avenir de l’humanité. La CPI fait face à des mesures coercitives et des sanctions économiques draconiennes, comme si elle était une organisation terroriste. Cette situation met en péril non seulement la Cour, mais aussi toutes les affaires dont elle est saisie.
Des mandats d’arrêt controversés
La CPI a suscité de vives critiques après avoir émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ancien ministre de la Défense et un chef du Hamas pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité présumés lors d’une attaque du Hamas et de la guerre qui a suivi à Gaza. M. Netanyahu a qualifié cette décision d’antisémite, tandis que le président américain Joe Biden l’a jugée scandaleuse.
Des appels à sanctionner la CPI
Certains élus républicains américains ont appelé le Sénat à sanctionner la CPI, qui compte 124 membres, mais dont ne font partie ni les États-Unis, ni Israël, ni la Russie. La CPI a également émis un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine, ce qui a poussé Moscou à riposter en émettant ses propres mandats d’arrêt contre de hauts responsables de la Cour.
Plusieurs élus sont gravement menacés et font l’objet de mandats d’arrêt émis par un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.
Tomoko Akane, présidente de la CPI
L’indépendance de la CPI en jeu
Mme Akane a souligné qu’il était « épouvantable » que des pays semblent « scandalisés » lorsque la CPI émet des mandats d’arrêt fondés sur le droit international. Elle a réaffirmé que la Cour continuerait de remplir son mandat légal de manière indépendante et impartiale, sans céder à aucune ingérence extérieure.
L’avenir de la justice internationale en question
Cette crise sans précédent met en lumière les défis auxquels est confrontée la justice internationale dans un monde où les intérêts géopolitiques priment souvent sur le respect du droit. Si la CPI venait à disparaître, cela impliquerait inévitablement l’effondrement de toutes les affaires dont elle est saisie et porterait un coup terrible à la lutte contre l’impunité des crimes les plus graves.
Face à ces menaces existentielles, il est crucial que la communauté internationale se mobilise pour défendre l’indépendance et l’intégrité de la CPI. L’avenir de la justice internationale et, plus largement, celui de l’humanité sont en jeu. Car sans une justice impartiale et efficace, c’est la porte ouverte à la barbarie et à la loi du plus fort.
La crise que traverse actuellement la CPI est un test décisif pour la communauté internationale. Il est temps de réaffirmer avec force notre attachement aux valeurs universelles de justice et de dignité humaine, et de tout mettre en œuvre pour préserver cette institution essentielle au maintien de la paix et de la sécurité dans le monde.