Après une fermeture hermétique de cinq ans liée au Covid-19, la Corée du Nord s’entrouvre à nouveau aux voyageurs étrangers. Selon des informations exclusives de tour-opérateurs spécialisés, la ville de Rason, dans le nord-est du pays, serait à nouveau accessible aux touristes occidentaux et chinois.
Un coin de rideau qui se lève sur un pays mystérieux
Destination parmi les plus énigmatiques au monde, la Corée du Nord fascine autant qu’elle effraie. Dirigé d’une main de fer par la dynastie des Kim depuis 1948, cet état replié sur lui-même cultive le mystère. L’annonce d’une réouverture, même partielle, au tourisme international a donc de quoi susciter la curiosité des voyageurs en quête d’expériences hors des sentiers battus.
Rason, située à la frontière avec la Chine et la Russie, fait figure de zone économique spéciale. Vitrine du régime nord-coréen, la ville servait déjà de point d’entrée aux quelque 5000 touristes occidentaux qui visitaient le pays chaque année avant la pandémie. Sa réouverture serait un premier pas vers un retour progressif des flux touristiques internationaux.
Voyager au pays de Kim Jong-un : une expérience sous haute surveillance
Si l’exotisme et l’originalité d’un séjour en Corée du Nord en font rêver plus d’un, il convient de garder à l’esprit le cadre très strict dans lequel s’effectuent ces voyages organisés. Totalement pris en charge par des agences gouvernementales dès leur arrivée, les visiteurs étrangers sont constamment accompagnés par des guides officiels tout au long d’un programme minuté et contrôlé.
Les voyageurs sont étroitement surveillés de même que les lieux d’hébergement et les télécommunications […] Il n’y a aucune protection de la vie privée
Ministère des Affaires étrangères canadien
Prendre des photos librement, se balader sans escorte ou interagir avec les locaux sont strictement prohibés. Toute déviation du programme ou comportement jugé incompatible avec les valeurs du régime peut valoir aux touristes étrangers de sérieux ennuis.
Tourisme en dictature : voyeurisme malsain ou ouverture salutaire ?
Au delà des risques inhérents à tout voyage dans un régime autoritaire, la question de l’éthique se pose pour les candidats au tourisme en Corée du Nord. Entre fascination pour ce pays secret et malaise face à la dure réalité de son système oppressif, les avis sont partagés.
Pour certains observateurs, la présence de touristes étrangers, même très encadrée, reste un vecteur d’ouverture pour les Nord-Coréens, un infime contact avec le monde extérieur qui pourrait semer quelques graines de changement. D’autres y voient au contraire une façon pour le régime d’engranger des devises tout en renforçant sa propagande.
Après 5 ans de fermeture, la Corée du Nord rouvre partiellement ses frontières aux touristes étrangers. Une destination aussi fascinante que dérangeante, qui ne laisse personne indifférent. Vous tenteriez l'aventure ? #VoyageEnCorééDuNord #Tourisme #Actualités
— Blog Voyages (@blogvoyages) July 14, 2023
En dépit des questionnements éthiques, la perspective d’un voyage en terre interdite séduit indéniablement les aventuriers en mal de frissons et les passionnés de géopolitique. Le mystère nord-coréen n’a pas fini de faire parler de lui.
En résumé : un premier pas vers une Corée du Nord plus ouverte ?
- Réouverture partielle de la Corée du Nord au tourisme après 5 ans de fermeture
- Seule la ville frontière de Rason est concernée pour le moment
- Conditions de visites très strictes et totalement contrôlées par le régime
- Environ 5000 touristes occidentaux par an avant la pandémie
- Une destination qui fascine et dérange, entre mystère et oppression
L’avenir dira si la timide réouverture de la Corée du Nord au tourisme international marque le début d’une politique d’ouverture plus large du pays ermite. Une chose est sûre, les tours opérateurs spécialisés risquent de voir leur activité redécoller si cette tendance se confirme. L’appel de l’inconnu et de l’aventure reste le plus fort pour de nombreux voyageurs, prêts à tenter l’expérience d’une immersion, même très encadrée, au cœur de la dictature nord-coréenne.