Alors que Donald Trump vient d’être réélu à la Maison Blanche, la Californie se prépare déjà à contester certaines de ses futures politiques jugées “illégales”. Le gouverneur démocrate de l’État, Gavin Newsom, a en effet annoncé la convocation d’une session parlementaire d’urgence dès le 2 décembre pour anticiper les batailles à venir.
Selon une source proche du dossier, les principaux points de friction concerneraient l’avortement, l’immigration et la lutte contre le changement climatique. Avec un Congrès désormais dominé par les Républicains, de possibles restrictions nationales sur l’IVG sont redoutées. De son côté, le président réélu a promis des expulsions massives de sans-papiers et un désengagement des énergies renouvelables.
La Californie, bastion de l’opposition à Trump
Forte de ses 39 millions d’habitants, la Californie est le fer de lance de la résistance démocrate face à Donald Trump. Durant le premier mandat du milliardaire, l’État avait intenté plus de 120 actions en justice contre son administration selon le New York Times.
Berceau de la Silicon Valley et des énergies vertes, la Californie est aussi un poids lourd économique. Pas question donc pour Gavin Newsom de laisser le champ libre :
Les libertés qui nous sont chères sont attaquées. Nous ne resterons pas inactifs. […] Nous sommes prêts à nous battre devant les tribunaux et nous ferons tout ce qui est nécessaire pour que nos citoyens disposent du soutien et des ressources dont ils ont besoin.
– Gavin Newsom, gouverneur de Californie
Un budget d’urgence pour les futures batailles
Concrètement, la session extraordinaire qui s’ouvrira début décembre doit permettre de voter des fonds dédiés aux prochaines actions en justice. Les juristes californiens planchent en effet depuis plus d’un an sur les moyens de contester toute “politique fédérale inconstitutionnelle et illégale” de la future administration Trump.
La méthode n’est pas nouvelle pour la Californie, rompue à ces bras de fer juridiques avec le gouvernement fédéral durant le précédent mandat :
Nous avons déjà été confrontés à ce défi et nous savons comment y répondre.
– Une source proche du gouverneur Newsom
L’État de Washington rejoint la fronde
La Californie n’est pas seule dans cette démarche. L’État de Washington, autre bastion démocrate de la côte ouest, a lui aussi annoncé des mesures préventives similaires.
Cette mobilisation précoce laisse présager une opposition frontale avec la Maison Blanche pour les 4 années à venir. Mais les États démocrates, forts de leur poids économique et démographique, semblent déterminés à ne rien lâcher sur leurs valeurs. Avortement, écologie, droits des immigrés… Autant de sujets explosifs qui risquent d’enflammer les prétoires.
Alors que Donald Trump n’a pas encore officiellement entamé son second mandat, son bras de fer avec la Californie a lui bel et bien commencé. Le ton est donné pour une présidence qui s’annonce plus clivante et contestée que jamais.