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La Banque Mondiale Annonce Une Chute Historique Des Prix Des Matières Premières

La Banque mondiale prévoit une chute historique des prix des matières premières. Un surplus de production pétrolière devrait faire plonger les cours à des niveaux jamais vus depuis 5 ans. Quelles en seront les conséquences ? Découvrez les détails de ce rapport qui ébranle les marchés.

Un surplus massif de l’offre pétrolière devrait entraîner une chute spectaculaire des prix des matières premières, les ramenant à des niveaux plus vus depuis cinq ans, selon les dernières prévisions de la Banque mondiale publiées mardi. Cette institution financière internationale anticipe en effet une surabondance de pétrole tellement importante qu’elle devrait contenir l’impact sur les cours d’une potentielle escalade des tensions géopolitiques au Moyen-Orient.

Un excédent pétrolier record attendu en 2023

D’après le dernier rapport de la Banque mondiale sur les perspectives des marchés des matières premières, l’offre mondiale de pétrole devrait dépasser la demande de près de 1,2 million de barils par jour en moyenne l’année prochaine. Un tel surplus n’a été observé qu’à deux reprises par le passé, en 1998 et 2020, soulignent les économistes de l’institution. Cet excédent record devrait ainsi faire pression à la baisse sur les prix de l’or noir et, par ricochet, sur l’ensemble des matières premières.

La Chine, facteur clé du ralentissement de la demande

Parmi les principales raisons expliquant ce déséquilibre entre l’offre et la demande, le rapport pointe du doigt un “changement majeur” en cours en Chine. La demande de brut y a en effet stagné récemment, sous l’effet combiné :

  • De l’essor des ventes de véhicules électriques
  • D’une hausse de la demande en camions roulant au gaz naturel liquéfié (GNL)
  • Et d’un ralentissement de la production industrielle

Ce coup de frein de la première économie mondiale et premier importateur de pétrole devrait peser lourdement sur les cours mondiaux.

L’OPEP+ face à la concurrence accrue des pays non-membres

Dans le même temps, plusieurs pays non-membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) devraient intensifier leur production, accentuant le surplus attendu sur le marché. Cette offre additionnelle exercera une pression supplémentaire à la baisse, conduisant les prix des matières premières à reculer de près de 10% d’ici fin 2024 selon les projections de la Banque mondiale.

L’inflation alimentaire, l’autre défi des pays émergents

Malgré cette correction significative, les cours devraient néanmoins se maintenir environ 30% au-dessus de leur niveau moyen des cinq années pré-pandémie. Et la décrue des prix ne suffira pas à soulager complètement les pays en développement, alerte Indermit Gill, économiste en chef de la Banque mondiale :

Une chute des prix des matières premières et de meilleures conditions d’approvisionnement peuvent servir de tampon contre les chocs géopolitiques. Mais ces deux facteurs n’aideront que trop peu à soulager la douleur que représentent les prix alimentaires élevés dans les pays en développement, où l’inflation alimentaire est le double de la norme dans les économies avancées.

L’institution prévoit ainsi un repli de 9% des prix des denrées alimentaires en 2023, suivi de 4% supplémentaires en 2024. Des baisses substantielles, mais qui laisseront tout de même les cours 25% plus haut qu’entre 2015 et 2019.

Un répit relatif pour les prix de l’énergie

Concernant les prix de l’énergie au sens large, la Banque table sur une chute de 6% en 2023 puis 2% de plus en 2024. Là encore, loin de compenser la flambée enregistrée depuis la sortie de la crise du Covid-19.

Cette accalmie sur le front des matières premières sera évidemment la bienvenue, tant pour les entreprises que pour les ménages. Mais pour les pays fragiles, dépendants des importations, les niveaux attendus resteront malgré tout douloureux. La vigilance restera donc de mise pour les gouvernements et les banques centrales, qui devront poursuivre leurs efforts pour contenir l’inflation et soutenir les populations les plus vulnérables.

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