Imaginez naviguer seul autour du monde, affrontant les éléments déchaînés pendant plus de 3 mois. C’est le défi titanesque que vient de relever Kojiro Shiraishi en bouclant le Vendée Globe 2024-2025 à l’âge de 57 ans. Ce marin japonais est entré dans l’histoire en devenant le premier Asiatique à terminer cette course mythique.
Un périple de 90 jours en solitaire
Parti des Sables d’Olonne le 8 novembre 2024, Kojiro Shiraishi a sillonné les mers du globe sur son monocoque DMG MORI Global One pendant 90 jours, 21 heures, 34 minutes et 41 secondes avant de franchir la ligne d’arrivée en 24ème position. Un exploit remarquable pour ce vétéran de la voile, qui avait déjà terminé 16ème lors de l’édition 2020-2021.
Des conditions éprouvantes
Tout au long de son périple, le skippeur de Kamakura a dû faire face à des conditions météorologiques extrêmes, alternant tempêtes, vents violents et accalmies angoissantes. Privé de sommeil, soumis à un stress intense, il a puisé dans ses ressources mentales et physiques pour maintenir le cap.
« Il y a eu des moments très durs, où j’ai songé à abandonner. Mais je me suis accroché à mon rêve de boucler ce tour du monde. Je suis fier d’avoir tenu bon. »
Kojiro Shiraishi, à son arrivée aux Sables d’Olonne
Un modèle de détermination
Au-delà de la performance sportive, c’est la personnalité attachante de Kojiro Shiraishi qui a conquis le public. Toujours souriant malgré la fatigue, modeste et proche des gens, il incarne des valeurs d’abnégation et de résilience qui forcent le respect.
Son parcours atypique, des plages de Kamakura aux pontons de la course au large, en fait un modèle pour toute une génération de navigateurs asiatiques. Il prouve qu’à force de travail et de persévérance, les rêves les plus fous sont à portée de main.
Une popularité grandissante au Japon
Grâce à son exploit, Kojiro Shiraishi a acquis une grande notoriété dans son pays natal. Les médias japonais ont suivi avec passion chaque étape de son périple, contribuant à démocratiser la voile auprès du grand public.
Dans un archipel traditionnellement tourné vers la terre, de plus en plus de jeunes rêvent désormais d’aventures au long cours et de grands espaces marins. Des vocations sont nées à l’arrivée triomphale de Kojiro Shiraishi à Kamakura, accueilli en héros par une foule en liesse.
Des retombées positives pour la voile
Au-delà des frontières japonaises, la présence et les bons résultats de marins asiatiques comme Kojiro Shiraishi ou le Chinois Jingkun Xu dynamisent le monde de la voile. Ils ouvrent ce sport à de nouveaux publics et à de nouveaux marchés, attirant des sponsors et des investisseurs inédits.
La réussite de ces pionniers prouve que le Vendée Globe, et plus largement les courses au large, ont une dimension universelle. Elles parlent à toutes les cultures, pourvu qu’on ait au fond de soi cette soif d’aventure et ce goût du dépassement de soi.
Et maintenant, cap sur 2028…
Kojiro Shiraishi saura-t-il faire fructifier le capital sympathie et d’expérience acquis sur ce Vendée Globe ? Les regards sont déjà tournés vers la prochaine édition en 2028, où le doyen japonais sera très attendu.
D’ici là, gageons que son exemple aura suscité des vocations aux quatre coins de l’Asie et au-delà. Car c’est tout le sel de ces courses en solitaire : transformer les exploits individuels en épopées collectives et universelles.