C’est officiel, la candidate démocrate à la présidentielle américaine Kamala Harris a tranché. Pour l’accompagner dans sa course à la Maison Blanche, elle a jeté son dévolu sur Tim Walz, l’actuel gouverneur du Minnesota. Un choix qui n’a pas manqué de faire réagir, à commencer par le camp adverse. L’équipe de campagne de Donald Trump s’est empressée de qualifier Tim Walz de “dangereux gauchiste extrémiste”. Mais qui est vraiment cet homme politique jusqu’ici peu connu du grand public ? Éclairage sur un choix stratégique qui ne fait pas l’unanimité.
Un gouverneur plutôt modéré avec un penchant progressiste
Âgé de 58 ans, Tim Walz est gouverneur du Minnesota depuis 2019, après avoir été élu de justesse face au candidat républicain. Auparavant, il a siégé pendant 12 ans à la Chambre des représentants. Au sein du parti démocrate, il est perçu comme un centriste pragmatique. Un positionnement qui pourrait permettre à Kamala Harris d’élargir son socle électoral.
Pourtant, Tim Walz a aussi pris des mesures étiquetées progressistes durant son mandat de gouverneur :
- Légalisation de l’usage récréatif de la marijuana
- Renforcement des contrôles sur les armes à feu
- Augmentation du salaire minimum
- Investissements dans les énergies renouvelables
Des réformes saluées par l’aile gauche du parti démocrate, mais qui font tiquer les républicains. Ces derniers n’ont d’ailleurs pas tardé à attaquer le nouveau venu.
Le camp Trump dénonce “le cauchemar de tout Américain”
Karoline Leavitt, porte-parole de Donald Trump, a fustigé la nomination de Tim Walz, le qualifiant de “rêve de transformer les États-Unis en Californie gauchiste”. Une référence à peine voilée à l’État d’origine de Kamala Harris, vu comme un bastion progressiste honni des conservateurs.
“Tout comme Kamala Harris, Tim Walz est un dangereux gauchiste extrémiste, et le rêve de Harris et Walz de transformer notre pays à l’image de la Californie représente le cauchemar de tout Américain”
Karoline Leavitt, porte-parole de Donald Trump
Des propos volontairement alarmistes qui donnent le ton d’une campagne qui s’annonce agressive. L’objectif est clair : dépeindre le duo démocrate comme une menace pour le mode de vie américain traditionnel. Reste à savoir si cela suffira à convaincre un électorat de plus en plus polarisé.
Les démocrates minimisent le côté “progressiste” de Walz
Du côté démocrate, on s’efforce au contraire de présenter Tim Walz comme un homme du centre. Nancy Pelosi, figure influente du parti, a balayé les critiques républicaines :
“Définir Tim Walz comme étant à gauche est surréaliste. Il est tout à fait au centre de l’échiquier politique.”
Nancy Pelosi, élue démocrate
Le président Joe Biden, qui a passé le flambeau à Kamala Harris, a lui aussi validé ce choix, saluant “une excellente décision”. Selon lui, le duo formé par Harris et Walz sera “la voix des travailleurs et de la classe moyenne”, ainsi que “les plus ardents défenseurs de nos libertés individuelles et de notre démocratie”.
Un pari risqué pour Harris ?
En choisissant Tim Walz, Kamala Harris a fait le pari d’un colistier susceptible de rassembler au-delà de la base démocrate. Mais c’est aussi un choix clivant qui risque de braquer une partie de l’électorat conservateur. La candidate s’expose à un procès en “gauchisme” qui pourrait lui coûter cher dans les swing states, ces États clés qui font et défont les élections.
Miser sur un homme politique encore peu exposé au niveau national est aussi un coup de poker. Si Tim Walz parvient à incarner un visage rassurant et à tenir tête aux attaques, il pourrait être un atout de poids. Mais gare aux dérapages ou aux polémiques qui fragiliseraient le ticket démocrate.
Une chose est sûre : avec l’entrée en scène de Tim Walz, la campagne présidentielle américaine prend un nouveau tournant. Les premiers sondages donneront rapidement une indication sur l’accueil réservé à ce duo Harris-Walz par les électeurs. D’ici là, les deux camps fourbissent leurs armes pour une bataille qui s’annonce acharnée jusqu’au jour du scrutin.