70 matchs en une saison. C’est l’impressionnant – et inquiétant – total atteint par Jules Koundé en 2024 selon une récente étude. Un chiffre record qui pousse l’international français à tirer la sonnette d’alarme sur les dangers des calendriers surchargés dans le football professionnel actuel.
« On est en train de tuer le football »
Après la défaite du FC Barcelone face à l’Atlético Madrid ce samedi, le défenseur blaugrana n’a pas mâché ses mots au micro de beIN SPORTS. S’il se dit « fier » d’être le joueur le plus utilisé, signe de la « confiance des coachs », Koundé pointe surtout du doigt l’inflation galopante du nombre de rencontres.
C’est vrai que c’est beaucoup trop de matchs. J’en ai déjà assez parlé sur le calendrier qui s’intensifie, avec notamment la création de la Coupe du monde des clubs, qu’on ne jouera pas mais je pense à mes collègues. On est vraiment en train de tuer le football.
Jules Koundé
La santé des joueurs en danger
Au-delà de l’intégrité sportive des compétitions, c’est bien le bien-être physique et mental des footballeurs qui est en jeu. Sollicités toujours plus, sans réelle intersaison, les organismes sont mis à rude épreuve. Les risques de blessures, de fatigue chronique et de burn-out n’ont jamais été aussi élevés.
Selon une source proche des vestiaires, de nombreux joueurs se plaignent en privé de ce rythme infernal mais osent rarement le dénoncer publiquement. La pression des clubs, sponsors et diffuseurs TV est énorme pour multiplier les affiches lucratives, au détriment de la récupération nécessaire aux sportifs de haut niveau.
Un business qui prend le pas sur le jeu
Entre les championnats domestiques, les coupes nationales, les compétitions européennes, les trêves internationales et désormais la nouvelle Coupe du monde des clubs élargie, le football professionnel semble pris dans une fuite en avant intenable. Le spectacle et les enjeux financiers priment souvent sur les impératifs de santé et de performance.
- Un footballeur de premier plan joue en moyenne 60 à 70 matchs par an
- L’intersaison se limite souvent à 3 semaines de coupure
- Les blessures graves sont en hausse de 25% sur les 5 dernières années
Loin des paillettes, le quotidien des joueurs est fait d’une préparation physique de tous les instants, de soins intensifs, de « piqûres magiques » pour tenir le coup. Un rythme difficilement soutenable sur la durée d’une carrière sans y laisser sa santé.
Repenser les calendriers, un impératif
Face à cette situation alarmante, une profonde remise en question s’impose. FIFA, UEFA, ligues et clubs doivent urgemment repenser les calendriers et formats des compétitions. Instaurer de vraies périodes de repos, espacer les rencontres, limiter le nombre de matchs surtout en période hivernale.
Certains avancent l’idée d’une limitation du temps de jeu par joueur sur une saison. D’autres suggèrent de réduire la voilure sur certaines compétitions jugées secondaires. Une réflexion globale est nécessaire pour préserver la santé des acteurs, l’équité sportive et l’avenir durable du football professionnel.
Le cri d’alarme de Jules Koundé, loin d’être isolé, doit être entendu par les instances du football. Il y a urgence à agir pour ne pas tuer la poule aux œufs d’or, pour que les prouesses sur le terrain ne se paient pas au prix fort dans la vie des joueurs. L’heure est venue de rééquilibrer le rapport de force entre le business et le jeu, entre l’humain et la machine à cash. L’avenir du foot en dépend.