Le spectre d’un embrasement régional plane à nouveau sur le Moyen-Orient. Dimanche soir, l’aviation israélienne a frappé plusieurs sites au Liban, visant notamment les bureaux d’une institution financière accusée de financer le Hezbollah, le puissant mouvement chiite pro-iranien. Ces bombardements interviennent dans un contexte déjà explosif, Israël étant engagé depuis plusieurs jours dans une offensive meurtrière contre le Hamas dans la bande de Gaza.
Le Hezbollah dans le viseur d’Israël
Selon l’agence de presse libanaise Ani, l’armée israélienne a mené au moins cinq frappes aériennes dimanche soir, ciblant des “filiales d’Al-Qard al-Hassan”, une société de microfinance liée au Hezbollah, dans la banlieue sud de Beyrouth et dans l’est du Liban. D’après un porte-parole de Tsahal, cette entité est impliquée dans le “financement des activités terroristes du Hezbollah”.
Ces raids font suite à des appels d’Israël à la population libanaise d’évacuer les abords des bureaux visés. Al-Qard al-Hassan, placée sous sanctions américaines, est considérée par l’état hébreu comme un maillon essentiel du système financier du Hezbollah, lui permettant de contourner les restrictions internationales.
Un “centre de commandement” du Hezbollah visé
Outre les locaux d’Al-Qard al-Hassan, l’aviation israélienne affirme avoir frappé un “centre de commandement” du Hezbollah près de la capitale libanaise. Des dizaines d’autres sites liés au mouvement chiite à travers le sud du Liban auraient également été pris pour cible. Selon une source sécuritaire libanaise, des bombardements sont aussi tombés à proximité de l’aéroport international de Beyrouth, situé non loin de la banlieue sud, bastion du Hezbollah.
Ces frappes constituent un message clair à l’Iran et à ses affidés : leur entreprise terroriste ne restera pas sans réponse.
Un responsable sécuritaire israélien
La guerre se poursuit à Gaza
Parallèlement à son offensive au Liban, Tsahal a maintenu la pression sur la bande de Gaza, poursuivant ses raids aériens dévastateurs contre le Hamas. Un bombardement particulièrement meurtrier a frappé samedi la ville de Beit Lahia dans le nord de l’enclave, faisant au moins 73 morts selon un bilan provisoire des secours. Un bilan que conteste Israël, évoquant “un incident très malheureux”.
Depuis le début de cette nouvelle guerre il y a 9 jours, les affrontements entre l’armée israélienne et les groupes armés palestiniens ont fait plus de 300 morts côté palestinien, dont une centaine de civils, et 10 morts en Israël. Malgré les appels internationaux au cessez-le-feu, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a prévenu que les opérations allaient continuer “le temps nécessaire pour ramener la sécurité aux citoyens d’Israël”.
Craintes d’une escalade régionale
Les développements des dernières heures font craindre une extension du conflit à l’échelle régionale. Déjà fortement impliqué dans le soutien au Hamas, le Hezbollah pourrait être tenté de venger les frappes israéliennes au Liban en entrant à son tour dans la danse. Un scénario catastrophe redouté par la communauté internationale, qui multiplie les efforts diplomatiques pour ramener le calme.
Mais les fronts semblent se durcir des deux côtés. Côté israélien, on martèle que les attaques contre le Hezbollah et le Hamas se poursuivront jusqu’à ce que ces derniers cessent de représenter une menace. Et les groupes visés répliquent en promettant de venger chaque frappe par une riposte “douloureuse”. Une rhétorique qui ne laisse guère d’espoir d’apaisement à court terme alors que la région retient son souffle.
Nous faisons face à une escalade très dangereuse qui menace la sécurité et la stabilité de tout le Moyen-Orient.
Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU