Alors qu’Israël a réussi à porter des coups sévères à l’Iran et à son allié le Hezbollah au Liban, l’État hébreu reste confronté à une menace persistante : les attaques des rebelles Houthis du Yémen, eux aussi soutenus par Téhéran. Cette situation à distance complique considérablement la réponse israélienne face à ce nouveau défi.
Une menace à distance difficile à contrer pour Israël
Selon des experts, la principale difficulté pour Israël réside dans l’éloignement géographique du Yémen, situé à près de 2 000 kilomètres. Cette distance ne permet pas de mener des frappes fréquentes et limite la collecte de renseignements sur le mouvement Houthi. De plus, la position stratégique du Yémen le long d’une importante route maritime internationale ajoute une complexité supplémentaire à toute intervention israélienne.
Malgré ces obstacles, les Houthis ont démontré leur capacité à lancer des attaques contre Israël en signe de solidarité avec les Palestiniens de Gaza, où l’armée israélienne est engagée dans un conflit contre le Hamas, autre mouvement soutenu par l’Iran. Lundi dernier, Israël a affirmé avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen, revendiqué le lendemain par les rebelles Houthis.
Israël déterminé à éliminer la menace
Face à cette situation, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé la volonté de son pays de « couper la branche terroriste de l’axe du mal iranien ». Son ministre de la Défense, Israël Katz, a quant à lui promis de « traquer tous les dirigeants des Houthis ». Des sources proches du dossier évoquent une stratégie similaire à celle employée contre le Hezbollah, en ciblant les principaux chefs Houthis pour les éliminer et en perturbant leurs routes de contrebande, comme cela a été fait au Liban et en Syrie.
Cependant, certains analystes restent sceptiques quant aux chances de succès d’une telle campagne. Ils soulignent que les Houthis demeurent les seuls à tirer quotidiennement des projectiles sur Israël, un problème complexe à résoudre. De plus, même les États arabes du Golfe, pourtant eux-mêmes ciblés par les attaques des Houthis, craignent une escalade et freinent les ardeurs d’Israël.
Une « nuisance » qui perturbe le commerce maritime mondial
Si la menace des Houthis pour Israël reste limitée, leurs actions ont gravement perturbé le commerce maritime à l’échelle mondiale. Cette situation laisse présager une réponse coordonnée, en particulier avec l’arrivée au pouvoir du président américain Donald Trump, connu pour son soutien à l’État hébreu. Pendant son précédent mandat, Trump avait notamment négocié des accords de normalisation historiques entre Israël et plusieurs pays arabes.
Selon certains experts, la menace persistante des Houthis et les tensions régionales actuelles pourraient paradoxalement ouvrir la voie à de nouveaux accords entre Israël et d’autres nations arabes, profitant de l’affaiblissement de l’Iran. Un accord avec l’Arabie saoudite est même envisagé, surtout en cas de cessez-le-feu à Gaza.
L’Iran affaibli mais pas anéanti
Malgré les revers subis, l’Iran et ses alliés régionaux restent une force avec laquelle il faut compter. Si la neutralisation de ses affidés entrave sérieusement la capacité de Téhéran à projeter son influence, le régime iranien a démontré par le passé son aptitude à régénérer ses réseaux. De plus, la République islamique pourrait accélérer son programme nucléaire afin de dissuader de nouvelles actions militaires israéliennes et américaines.
Au final, bien qu’Israël ait réussi à porter des coups significatifs à l’Iran et au Hezbollah, le pays reste confronté au défi posé par les Houthis du Yémen. Une menace à distance qui vient compliquer l’équation sécuritaire de l’État hébreu et qui nécessitera une réponse adaptée, probablement en coordination avec ses alliés régionaux et internationaux. L’évolution de cette situation sera à suivre de près dans les mois à venir.