ActualitésInternational

Corée du Sud : Un mois de chaos politique sans précédent

En l'espace d'un mois, la Corée du Sud a connu des bouleversements politiques d'une ampleur inédite. De la tentative avortée d'instaurer la loi martiale par le président Yoon Suk Yeol à sa destitution, le pays a traversé une crise institutionnelle majeure. Retour sur cette séquence chaotique qui a ébranlé la démocratie sud-coréenne...

En l’espace de quelques semaines, la Corée du Sud a été secouée par une succession d’événements politiques d’une intensité et d’une rapidité inédites. Du président qui tente d’imposer la loi martiale avant d’être destitué, à l’éphémère président par intérim lui aussi renversé, le pays a traversé une crise institutionnelle majeure qui a ébranlé ses fondements démocratiques. Retour sur près d’un mois de chaos.

Une loi martiale éphémère et contestée

Le 3 décembre, le président Yoon Suk Yeol décrète de manière inattendue la loi martiale, invoquant une menace des « forces communistes nord-coréennes ». Cette décision, prise dans un contexte de blocage budgétaire au Parlement, est immédiatement contestée. Des députés parviennent à pénétrer dans l’Assemblée malgré la présence militaire et votent à l’unanimité une motion s’opposant à la mesure d’exception. Face à cette fronde, le président est contraint de faire machine arrière et d’abroger la loi martiale quelques heures seulement après l’avoir instaurée.

L’opposition lance une procédure de destitution

Après cet épisode, l’opposition annonce son intention de déposer une motion de destitution à l’encontre de Yoon Suk Yeol. Malgré les excuses publiques du président, la procédure est enclenchée. En parallèle, la police ouvre une enquête contre lui pour « rébellion », un crime passible de la perpétuité voire de la peine de mort en Corée du Sud.

Un répit de courte durée pour le président

Le 7 décembre, le président échappe à une première tentative de destitution grâce au boycott du vote par son propre parti. Mais ce n’est qu’un sursis. Une semaine plus tard, l’opposition revient à la charge et parvient cette fois à ses fins : Yoon Suk Yeol est destitué et suspendu de ses fonctions dans l’attente d’une validation de la Cour constitutionnelle. La nouvelle déclenche des scènes de liesse devant le Parlement.

Une valse de présidents par intérim

C’est le Premier ministre Han Duck-soo qui assure dans un premier temps l’intérim. Mais à peine dix jours plus tard, il est à son tour menacé de destitution par les députés de l’opposition qui l’accusent d’avoir soutenu la tentative de loi martiale. La menace est mise à exécution le 27 décembre. Le ministre des Finances Choi Sang-mok devient le nouveau président par intérim.

L’ex-président Yoon sous le coup d’un mandat d’arrêt

Le chaos politique atteint son paroxysme lorsqu’un mandat d’arrêt est émis contre le président déchu, qui a ignoré plusieurs convocations à être auditionné sur son coup de force avorté. C’est une première dans l’histoire du pays qu’un tel document vise un chef de l’Etat, certes écarté du pouvoir mais toujours officiellement en fonction.

Cette crise sans précédent met en lumière la fragilité des institutions démocratiques sud-coréennes, malgré leur ancrage depuis plusieurs décennies. Elle témoigne aussi de profondes fractures politiques dans un pays où les clivages idéologiques restent prégnants, notamment sur la question des relations avec le voisin nord-coréen. Si la Corée du Sud est désormais sortie de la séquence la plus aiguë de cette tempête politique, les répercussions à long terme restent à mesurer dans une société durablement ébranlée.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.