Alors que la Syrie tente de se remettre sur pied après des années de conflit dévastateur, une nouvelle administration a pris les rênes du pouvoir. Et parmi ses premières décisions figure l’interdiction d’entrée sur le territoire syrien pour les ressortissants iraniens et israéliens, selon une source aéroportuaire à Damas s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Reprise des vols, mais pas pour tous
Le 7 janvier dernier, près d’un mois après l’éviction éclair de Bachar al-Assad par une coalition à dominante islamiste, l’aéroport international de Damas a vu le retour des premiers vols commerciaux. Mais cette réouverture s’accompagne de restrictions drastiques pour certaines nationalités.
D’après notre source, les autorités aéroportuaires ont demandé aux compagnies aériennes desservant la Syrie de refuser l’embarquement aux voyageurs iraniens et israéliens. Si l’accès au territoire syrien était déjà prohibé de longue date pour les Israéliens, les deux pays étant techniquement en guerre, l’ajout des Iraniens à cette liste noire marque un tournant dans les relations entre Damas et Téhéran.
Tehran lâché par le nouveau régime
L’Iran, allié de poids du gouvernement Assad dans sa lutte contre les rebelles, se retrouve aujourd’hui persona non grata. Un coup dur pour le régime des Mollahs qui avait massivement investi, militairement et financièrement, pour maintenir son influence dans la région. Avec la chute de son protégé, Téhéran voit ses ambitions s’effondrer et son isolement s’accentuer sur la scène moyen-orientale.
Des compagnies s’adaptent, d’autres attendent
Face à ces nouvelles règles, Qatar Airways et Turkish Airlines, qui figurent parmi les rares compagnies à avoir repris leurs rotations vers Damas, semblent s’être pliées aux exigences des autorités syriennes. Mais d’après une source dans une agence de voyages damascène, aucune directive officielle n’a encore été communiquée par le ministère des Transports.
Qatar Airways nous a transmis des instructions indiquant qu’il n’était actuellement pas possible de réserver des vols pour les Iraniens souhaitant se rendre à Damas. Mais nous attendons toujours une communication du gouvernement à ce sujet.
Témoignage d’un agent de voyages à Damas
Quel avenir pour le tourisme en Syrie ?
Outre les enjeux géopolitiques, ces restrictions d’entrée sur le territoire syrien soulèvent des questions quant à la relance du secteur touristique, vital pour l’économie du pays avant le déclenchement de la guerre. Si le nouveau pouvoir entend rouvrir progressivement les frontières, il semble vouloir garder un contrôle strict sur les flux de visiteurs, avec le risque de décourager une partie des voyageurs potentiels.
Dans un contexte post-crise où la Syrie aspire à se reconstruire, politiquement et économiquement, cette décision controversée d’interdire l’accès aux Iraniens et Israéliens apparaît comme un signal fort, mais potentiellement contre-productif. L’avenir dira si les nouvelles autorités syriennes parviendront à trouver un équilibre entre volonté de contrôle et nécessité d’ouverture pour relancer le pays. Une chose est sûre : le chemin vers la normalisation sera long et semé d’embûches pour la Syrie.