Les récentes intempéries n’en finissent pas de faire des dégâts dans la vallée du Gier, située dans le département de la Loire. Après les inondations qui ont frappé la région, c’est maintenant la qualité de l’eau potable qui est remise en cause. Face aux risques sanitaires, les maires de quinze communes du secteur ont été contraints de demander à leurs administrés de faire bouillir l’eau du robinet pendant une dizaine de minutes avant de la consommer.
Des stations de potabilisation à l’arrêt ou en difficulté
Selon Bernard Bonnet, vice-président en charge de l’eau de Saint-Etienne Métropole, cette mesure de précaution s’explique par les dysfonctionnements touchant les installations de traitement de l’eau. Sur les quatre stations de potabilisation interconnectées de la vallée du Gier, une est actuellement en panne tandis qu’une autre est en maintenance. Les deux restantes tournent à plein régime mais peinent à faire face à la situation.
En cause : les fortes précipitations qui se sont abattues sur le massif du Pilat. Celles-ci ont rendu l’eau des barrages qui alimentent ces stations particulièrement turbide. Un phénomène qui complique grandement les opérations de potabilisation. La décision de faire bouillir l’eau a donc été prise en concertation avec l’Agence Régionale de Santé afin de prévenir tout risque pour la population.
80 000 personnes concernées par les restrictions
Ce sont ainsi près de 80 000 habitants répartis dans une quinzaine de communes de la vallée du Gier qui sont touchés par ces mesures restrictives. En attendant un retour à la normale, il leur est également demandé de modérer autant que possible leur consommation d’eau potable afin de ne pas surcharger davantage les installations. Un message difficile à faire passer auprès des personnes sinistrées par les inondations ou les coulées de boue comme le reconnaît Bernard Bonnet.
C’est une mesure de précaution prise en concertation avec l’Agence régionale de santé et les entreprises qui alimentent la population.
Bernard Bonnet, vice-président en charge de l’eau de Saint-Etienne Métropole
La Haute-Loire également touchée
La vallée du Gier n’est malheureusement pas la seule zone affectée par les intempéries. Dans le département voisin de la Haute-Loire, le préfet Yvan Cordier a indiqué à l’AFP qu’une cinquantaine d’habitations étaient momentanément privées d’eau potable dans la vallée du Lignon, notamment dans la commune de Tence, en raison de ruptures de canalisations.
Plusieurs stations d’épuration sont également hors-service comme celles de Tence, du Chambon-sur-Lignon ou encore de Chadrac qui traite les eaux usées de l’agglomération du Puy-en-Velay. Cependant, selon le préfet, aucune pollution majeure n’a été détectée, les déversements ayant été largement dilués par les importants débits des cours d’eau.
L’épisode cévenol le plus violent depuis 40 ans
Ces désagréments et ces difficultés d’accès à l’eau potable sont les conséquences directes des intempéries exceptionnelles qui ont balayé la région ces derniers jours. Au total, les secours ont dû effectuer pas moins de 2300 interventions jeudi dans les seuls départements du Centre-Est selon le Premier ministre Michel Barnier.
Ce dernier n’a pas hésité à qualifier cet épisode cévenol de plus violent “depuis 40 ans”. Des trombes d’eau qui ont mis sous pression tout le réseau hydraulique de la région, des barrages d’alimentation des villes jusqu’aux stations d’épuration, en passant par les réseaux de distribution.
Si la décrue est amorcée, le retour à la normale prendra du temps, que ce soit pour les habitants sinistrés ou pour les installations de traitement et d’acheminement de l’eau. Les autorités appellent donc à la plus grande vigilance et au respect des restrictions, le temps que la situation se stabilise.
