C’est une nouvelle qui inquiète le monde littéraire et au-delà. L’écrivain franco-algérien renommé Boualem Sansal est incarcéré en Algérie depuis la mi-novembre, et les nouvelles ne sont « pas excellentes » selon son éditeur français Antoine Gallimard. Une situation préoccupante qui suscite une vague de soutien international pour appeler à sa libération.
Une Détention Qui S’éternise, Des Soutiens Qui S’organisent
Cela fait maintenant trois mois que Boualem Sansal est derrière les barreaux, et l’inquiétude grandit chez ses proches. Lors d’une soirée de soutien organisée par l’Institut du monde arabe et les Éditions Gallimard à Paris, son éditeur a déclaré sans détour que les dernières nouvelles « n’étaient pas excellentes ». Une situation d’autant plus préoccupante que nul ne sait combien de temps cette détention pourrait encore durer.
Face à cela, les soutiens s’organisent. De nombreux intellectuels et écrivains à travers le monde ont exprimé leur solidarité et dénoncé des poursuites qu’ils estiment sans aucun fondement. Parmi eux, certains noms prestigieux comme l’Italien Roberto Saviano, le Britannique Ian McEwan ou encore l’Islandais Jon Kalman Stefansson.
Un engagement résumé par les mots de Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe, lors de la soirée parisienne :
C’est une rencontre d’écrivains, de soutien à un écrivain, pour son retour à la liberté.
Des Poursuites Controversées Sur Fond De Tension Diplomatique
Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du Code pénal algérien, un texte qui sanctionne « comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’État, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ». Des poursuites considérées comme infondées par ses soutiens.
D’après certains médias, c’est une prise de position de l’écrivain qui serait en cause. Boualem Sansal aurait en effet repris dans un média français la position marocaine selon laquelle le territoire de ce pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l’Algérie. Des propos qui auraient déplu aux autorités algériennes sur fond de tensions diplomatiques entre les deux pays.
Une Mobilisation Jusqu’aux Plus Hauts Sommets De L’État
La mobilisation en faveur de Boualem Sansal ne se limite pas au monde culturel. Un comité de soutien a publié une tribune dans le quotidien français Le Figaro, appelant directement le président Emmanuel Macron à user de « leviers » pour obtenir la libération de l’écrivain.
Un appel qui fait écho aux mots de Jack Lang, qui n’a pas hésité à clamer haut et fort lors de la soirée parisienne : « Je suis Sansal. Nous sommes Sansal. Vous êtes Sansal ». L’Institut du monde arabe est même allé jusqu’à projeter ces mots sur sa façade en signe de solidarité.
Reste à voir si cette mobilisation internationale parviendra à faire plier les autorités algériennes. En attendant, l’inquiétude demeure pour Boualem Sansal, dont la situation semble se compliquer de jour en jour. Une affaire à suivre de près, tant elle cristallise les tensions autour des questions de liberté d’expression et de souveraineté nationale.