Deux mois après la disparition brutale de leur leader Hassan Nasrallah dans une frappe aérienne israélienne, des centaines de partisans du Hezbollah libanais se sont réunis pour lui rendre un hommage vibrant. La cérémonie, organisée samedi soir par le mouvement chiite sur les lieux même de l’attaque dans la banlieue sud de Beyrouth, était chargée d’une intense émotion.
Une foule en larmes, munie de bougies et de drapeaux jaunes du Hezbollah, s’est rassemblée autour de l’immense cratère creusé par l’explosion. Des portraits géants du leader décédé ornaient les immeubles alentour, miraculeusement encore debout malgré les dégâts. « Sayyed Hassan était tout pour nous », confie Lama, une mère de famille venue avec ses jeunes enfants. « Il a laissé un grand vide. »
Une figure emblématique de la résistance
Hassan Nasrallah, 62 ans, dirigeait le Hezbollah depuis 1992. Sous sa houlette, le parti-milice chiite pro-iranien est devenu un acteur incontournable de la vie politique libanaise et un ennemi juré d’Israël. Son charisme et ses talents d’orateur en avaient fait une figure emblématique de la « résistance » face à « l’entité sioniste », comme il se plaisait à nommer l’État hébreu.
Un coup dur pour le Hezbollah
La mort de Nasrallah représente un coup dur pour le Hezbollah, qui a perdu en lui non seulement son leader mais aussi plusieurs hauts responsables, dont un commandant du front sud et un émissaire des Gardiens de la révolution iraniens. Malgré ce revers, le mouvement n’entend pas baisser les armes face à Israël, comme l’a affirmé son nouveau secrétaire général par intérim, Naïm Qassem.
« La disparition du Sayyed ne fera que renforcer notre détermination à poursuivre la lutte jusqu’à la victoire finale », a-t-il déclaré.
Une trêve fragile avec Israël
Le raid meurtrier contre Nasrallah est intervenu en pleine escalade militaire entre le Hezbollah et Israël. Après deux mois d’affrontements qui ont fait près de 4000 morts côté libanais, une trêve négociée par l’ONU est finalement entrée en vigueur mercredi. Mais la situation reste très précaire, les deux camps se tenant prêts à reprendre les hostilités au moindre incident.
En attendant, le Hezbollah prépare d’imposantes funérailles « populaires » pour son chef disparu, qui devrait être inhumé dans un lieu tenu secret par crainte de nouvelles frappes israéliennes. La date de la cérémonie n’a pas encore été annoncée. Toute une nation retient son souffle.