Le feuilleton du rachat des Girondins de Bordeaux vient de connaître un nouveau rebondissement. Alors que le fonds d’investissement américain Fenway Sports Group semblait en pole position pour reprendre le club, relégué administrativement en National 1 par la DNCG début juillet, ce dernier a finalement décidé de jeter l’éponge. Un coup dur de plus pour le club au scapulaire, qui doit désormais se tourner vers d’autres solutions pour assurer sa survie.
Une décision lourde de conséquences
Dans un communiqué publié ce mardi, Fenway Sports Group a expliqué avoir “pris la décision de ne pas poursuivre l’acquisition du FC Girondins de Bordeaux” après “des discussions approfondies et constructives avec toutes les parties prenantes”. Si le groupe américain, propriétaire notamment du Liverpool FC et des Boston Red Sox, salue “la collaboration” des différents acteurs bordelais ces dernières semaines, il pointe aussi du doigt “le coût important du stade dans les années à venir” comme l’une des raisons de son retrait.
Une analyse confirmée par les Girondins eux-mêmes, qui évoquent aussi “le contexte économique général du football français” pour expliquer ce revirement de situation. Reste que ce désistement de dernière minute est un coup très dur pour le club, qui doit trouver d’urgence un nouveau repreneur solide s’il veut éviter la relégation en National voire la liquidation judiciaire.
Gérard Lopez, dos au mur
Arrivé à la tête du club en 2021 après avoir repris les parts de l’ancien propriétaire King Street, Gérard Lopez se retrouve aujourd’hui dans une position très délicate. L’homme d’affaires hispano-luxembourgeois, déjà critiqué pour sa gestion du LOSC et du club belge de Mouscron, doit impérativement trouver des fonds et rassurer les instances du football français sur la solidité financière du projet bordelais.
Nous mettons tout en œuvre pour trouver des solutions, en lien étroit avec la mairie de Bordeaux, la métropole et nos partenaires. Il est vital pour les Girondins et la ville que le club puisse repartir sur des bases saines.
– Thomas Jacquemier, directeur général délégué du club
Mais la tâche s’annonce ardue tant les chiffres font peur : environ 40 millions d’euros de déficit cumulé sur les deux dernières saisons, des recettes en forte baisse avec la relégation en Ligue 2, et surtout près de 8 millions d’euros de loyer annuel à verser pour le stade Matmut Atlantique jusqu’en 2045. Des charges très lourdes qui ont manifestement refroidi les investisseurs américains.
Un avenir plus qu’incertain
Alors que la reprise de l’entraînement est prévue dans quelques jours, l’incertitude règne plus que jamais sur l’avenir des Marine et Blanc. Sans perspective de reprise solide, le club risque fort d’être rétrogradé en National par la DNCG, voire pire si aucune solution n’est trouvée rapidement. Un scénario catastrophe pour ce monument du football français, 6 fois champion de France, en perdition depuis plusieurs années.
Dans ce contexte, les supporters bordelais, déjà échaudés par les errements récents du club, retiennent leur souffle. Certains appellent les pouvoirs publics et le tissu économique local à se mobiliser pour sauver ce patrimoine, quand d’autres semblent résignés face à cette lente descente aux enfers. Une chose est sûre : le temps presse pour les Girondins s’ils veulent éviter le naufrage.