C’est dans une ambiance chargée d’excitation et d’appréhension que le skipper François Gabart et son équipage ont pris le départ ce samedi matin d’une aventure hors normes. À bord de leur maxi-trimaran SVR-Lazartigue, ils se sont élancés pour tenter de battre le record du tour du monde à la voile en équipage, plus connu sous le nom de Trophée Jules Verne.
Un défi de taille attend les marins, qui devront boucler le tour de la planète en moins de 40 jours, 23 heures et 30 minutes pour inscrire leur nom dans l’histoire de la voile. Le record actuel est détenu depuis 2017 par Francis Joyon et son équipage sur le trimaran IDEC Sport.
Un équipage de choc pour défier les éléments
François Gabart, vainqueur du Vendée Globe 2012-2013 et détenteur du record du tour du monde en solitaire, a réuni autour de lui une équipe de marins chevronnés. Tom Laperche, Amélie Grassi, Antoine Gautier, Pascal Bidégorry et Émilien Lavigne, tous habitués des courses au large, accompagnent le skipper dans cette tentative de record.
L’équipage devra faire face aux conditions météorologiques parfois extrêmes des mers du sud, affronter le froid glacial, les vagues gigantesques et les vents violents. Une véritable épreuve physique et mentale qui exigera cohésion, endurance et détermination.
SVR-Lazartigue, un maxi-trimaran taillé pour la vitesse
Mis à l’eau en juillet 2021, SVR-Lazartigue est un concentré de technologie et d’innovation. Avec ses 32 mètres de long et ses 23 mètres de large, ce géant des mers a été conçu pour voler au-dessus des flots. Ses foils lui permettent de s’élever pour réduire la traînée et atteindre des vitesses vertigineuses pouvant dépasser les 40 nœuds (74 km/h).
Malgré sa taille imposante, le trimaran a été optimisé pour être le plus léger possible, avec l’utilisation massive de matériaux composites comme le carbone. Chaque détail compte quand il s’agit de gagner de précieuses minutes sur un tour du monde.
Nous avons un bateau exceptionnel, taillé pour la performance. Il a déjà prouvé son potentiel lors de précédentes navigations. Maintenant, c’est à nous de jouer et de tout donner pour tenter de décrocher ce record mythique.
François Gabart
Un parcours semé d’embûches
Depuis leur départ d’Ouessant, les marins vont devoir emprunter un parcours bien défini qui les mènera vers le sud, en passant par l’équateur, le cap de Bonne-Espérance, le cap Leeuwin en Australie et le cap Horn à la pointe de l’Amérique du Sud, avant de remonter l’Atlantique pour franchir à nouveau la ligne d’arrivée au large d’Ouessant.
Tout au long de ce périple, l’équipage sera confronté à de multiples difficultés. Les conditions de navigation dans les mers australes sont réputées pour être parmi les plus dures au monde, avec des dépressions générant des vents violents et une mer démontée. Le passage du cap Horn, surnommé le « mont Everest des marins », est toujours un moment redouté en raison des conditions météorologiques souvent tempétueuses.
Outre les éléments naturels, les skippers devront gérer la fatigue et le manque de sommeil. Lors d’une tentative de record, chaque minute compte et les marins se relaient en permanence pour maintenir le bateau à son meilleur niveau de performance. Les temps de repos sont courts et précieux.
Une course contre-la-montre haletante
Désormais, c’est une véritable course contre-la-montre qui s’engage pour François Gabart et son équipage. Leur objectif est clair : franchir la ligne d’arrivée avant le 10 janvier 2025 à 8h22 pour s’adjuger le record.
Au fil des jours, les supporteurs et passionnés de voile du monde entier suivront avec attention la progression de SVR-Lazartigue. Grâce aux technologies de communication embarquées, il sera possible de vivre cette aventure presque en temps réel, en recevant des photos, des vidéos et des messages de l’équipage.
Toute l’équipe est extrêmement motivée et concentrée sur cet objectif commun. Nous avons eu une préparation minutieuse et nous sommes prêts à tout donner sur l’eau. Maintenant, il faut aussi une part de réussite et de chance pour que les éléments soient avec nous.
Tom Laperche, équipier
Alors que SVR-Lazartigue file déjà à vive allure vers le grand sud, c’est toute une communauté qui retient son souffle et encourage ces marins hors pair dans leur quête du record. Une nouvelle page de la voile s’écrit en ce moment même sur les océans du globe.
L’exploit n’est pas garanti, tant les impondérables sont nombreux sur une circumnavigation de plus de 20 000 milles nautiques (environ 37 000 km). Mais une chose est sûre : François Gabart et son équipage vont tout donner pour entrer dans la légende et repousser les limites du possible. Rendez-vous dans quelques semaines pour le dénouement de cette incroyable épopée autour du monde !