Le centre de Beyrouth a été secoué lundi soir par une frappe aérienne israélienne qui a semé la mort et la dévastation. Selon un nouveau bilan communiqué par le ministère libanais de la Santé, au moins cinq personnes ont perdu la vie et 24 autres ont été blessées dans ce raid qui a visé le quartier densément peuplé de Zokak el-Blatt.
C’est la troisième fois en l’espace de seulement deux jours que le cœur de la capitale libanaise est pris pour cible par l’aviation israélienne. D’après des témoins sur place, deux grosses explosions ont retenti aux alentours d’un lieu de culte chiite, la husseiniyé Al-Zahraa, vers 22h30 heure locale. Le quartier touché abrite de nombreux déplacés ayant fui les bastions du Hezbollah dans le sud du pays, sous le feu nourri de l’armée israélienne.
Un raid sans avertissement préalable
Comme à son habitude lors de ses opérations au Liban, Tsahal a mené cette frappe sans aucun avertissement préalable. Des sources sécuritaires ont indiqué qu’un drone israélien avait survolé la zone peu avant le bombardement. Sur place, les dégâts sont importants, en particulier au rez-de-chaussée d’un petit bâtiment situé derrière la husseiniyé. De nombreux déplacés étaient justement hébergés dans l’immeuble voisin.
L’armée libanaise a rapidement bouclé le périmètre tandis que les ambulances affluaient, sirènes hurlantes, pour prendre en charge les victimes. Le bilan, encore provisoire, risque hélas de s’alourdir vu l’ampleur des destructions et la densité de population dans ce quartier du centre-ville.
Escalade meurtrière à Beyrouth
Depuis dimanche, la capitale libanaise est la cible d’une série de frappes particulièrement meurtrières. Dix personnes avaient déjà trouvé la mort dans deux bombardements distincts en plein cœur de Beyrouth. L’un d’eux avait coûté la vie à Mohammad Afif, le responsable média du Hezbollah pro-iranien, ainsi qu’à quatre de ses collègues.
Début octobre, un précédent raid israélien avait fait au moins six victimes dans le quartier voisin de Bachoura, en visant un centre de secours du Hezbollah. Israël mène depuis fin septembre une campagne intensive de bombardements au Liban, doublée d’une offensive terrestre, pour tenter d’affaiblir la milice chiite soutenue par Téhéran.
Bilan humain très lourd
Depuis le début de cette nouvelle vague de violences en octobre 2023, le conflit a déjà fait plus de 3 500 morts selon le ministère libanais de la Santé. La grande majorité des victimes sont à déplorer depuis l’escalade militaire de fin septembre. Les frappes de ces derniers jours en plein cœur de zones résidentielles à forte densité laissent craindre une aggravation dramatique de ce bilan.
Face à ces pertes civiles, de plus en plus de voix s’élèvent au Liban et à l’international pour appeler Israël à la retenue. Beaucoup redoutent un embrasement incontrôlable dans une région déjà à vif. Mais pour l’heure, malgré les appels au cessez-le-feu, aucun signe de désescalade ne semble malheureusement à l’horizon.